Etude d'un régime enrichi en inuline sur la fonction du microbiote et la réponse immune anti-cancer
Auteur / Autrice : | Emilie Boucher |
Direction : | Delphine Aldebert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement |
Date : | Soutenance le 27/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité - Informatique, mathématiques et applications (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Quesnel |
Examinateurs / Examinatrices : Julie Charles, Dalil Hannani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Chaput-Gras, Emmanuel Scotet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le microbiote intestinal (MI) regroupe tous les micro-organismes vivant dans la lumière de l’intestin d’un hôte et est impliqué dans de nombreux aspects de la santé, dont l’immunité. L’émergence des bienfaits du MI sur la santé en fait une cible thérapeutique pour de nombreuses pathologies. En cancérologie, il a été montré que le microbiote joue un rôle important à la fois dans la prévention de la maladie, mais aussi dans la réponse des patients aux immunothérapies. Moduler le MI pourrait être un moyen de renforcer le système immunitaire afin d’aider à la prévention et au traitement du cancer. La composition et la fonction du MI dépend fortement de l’alimentation. Les prébiotiques, communément appelés fibres alimentaires, ont un potentiel de diversification du MI et d’optimisation de ses fonctions, et subséquemment de l’immunité. La modulation du MI par l’alimentation pourrait renforcer l’immunité de l’hôte et ainsi améliorer la réponse antitumorale. L’objet de cette thèse a été d’analyser les propriétés immunostimulantes et anti-cancéreuses d’un régime enrichi en inuline, un prébiotique présent dans les végétaux. Ce travail montre que dans les conditions physiologiques, l’inuline impacte profondément la composition et la fonction métabolique du microbiote intestinal. De plus, elle renforce l’immunité intestinale du côlon, en augmentant la proportion de Lymphocytes T (LT) γδ produisant de l’interféron γ (IFNγ). L’inuline favorise également l’intégrité de la barrière intestinale en augmentant l’expression de gènes impliqués dans la régulation de l’inflammation. Dans différents modèles cancéreux, l’inuline permet un meilleur contrôle de la croissance tumorale par rapport à un régime standard, et augmente le pourcentage de LT γδ, CD4+ et CD8+ produisant de l’interféron γ (IFNγ), dans les tumeurs. Cet effet antitumoral est dépendant du microbiote intestinal mais aussi des LTs γδ, qui assurent à la fois un rôle cytotoxique et un rôle de soutien immunitaire. Ce travail représente une preuve de concept préclinique que l’alimentation est un paramètre majeur de régulation de l’immunosurveillance antitumorale et ouvre des perspectives de stratégies de prévention par l’alimentation, ou de thérapeutique associé aux thérapies anticancéreuses déjà existantes.