Thèse soutenue

Rapprocher les études sur le placebo et la kinésithérapie : une thèse exploratoire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Léo Druart
Direction : Nicolas PinsaultCharlotte Blease
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie de la cognition, de l'interaction, de l'apprentissage et de la création
Date : Soutenance le 29/06/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité - Informatique, mathématiques et applications (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Céline Baeyens
Examinateurs / Examinatrices : Marco Annoni
Rapporteur / Rapporteuse : David Beard, Jens Gaab

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse explore le potentiel de la kinésithérapie à s’enrichir des études sur le placebo et à contribuer à ces dernières. Elle soutient que les études sur le placebo peuvent offrir des informations précieuses sur la façon dont les interventions en kinésithérapie peuvent être optimisées au bénéfice du patient. La thèse rapporte les résultats de trois études distinctes examinant le cas des traitements placebo puis des facteurs contextuels (CFs).La première étude est une étude randomisée contrôlée de non-infériorité comparant l'efficacité d'un placebo ouvert (OLP) à un placebo associé au mensonge (DP) pour le soulagement d’une douleur expérimentalement induite chez des participants sains. Les résultats indiquent que les effets induits par l’OLP, lorsqu'il est accompagné d'une vidéo éducative, ne sont pas inférieurs à ceux induits par le DP. La seconde étude explore l'acceptabilité de ces deux formes de traitements (OLP et DP) par le biais d'entretiens semi-structurés avec huit participants de l'essai clinique précédemment mentionné. Les résultats suggèrent que l’acceptabilité des traitements relève de préférences individuelles. Certains considèrent l'efficacité comme un facteur déterminant pour décider si le traitement est acceptable, tandis que d'autres soulignent l'importance de respecter leur autonomie de décision et expriment leur préférence à ne pas être trompés, indépendamment de l’efficacité.La troisième étude examine l'utilisation des CFs par les professionnels de santé par le biais d’une enquête en ligne diffusée dans des pays francophones européens. Les résultats révèlent que l'utilisation des CFs semble être davantage répandue que celle des traitements placebo. Les facteurs inclus dans les catégories de la relation thérapeutique et des caractéristiques du patient sont les plus souvent utilisées. Parmi eux, la communication est le plus fréquemment utilisé pour augmenter les effets placebo. Dans leur ensemble, les résultats obtenus soulignent la nécessité de poursuivre les recherches sur l’utilisation de CFs et de mettre en place un cadre éthique pour en garantir une utilisation adaptée.Dans leur ensemble, les résultats de nos travaux laissent penser que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant que les OLPs puissent être utilisés cliniquement en kinésithérapie. En outre, les enseignements en formation initiale et continue doivent intégrer des notions relatives aux effets placebo et nocebo, et les leviers de mobilisation de ces effets ne devraient être enseignés qu’accompagnés de notions d’éthique médicale. De futures de recherche devraient se concentrer sur le développement de traitements placebo contrôles spécifiques à la kinésithérapie afin de mieux en évaluer l'efficacité.