Thèse soutenue

Exploration des causes génétiques des infertilités masculines sévères et implémentation d'une stratégie diagnostique par séquençage haut débit

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Auteur / Autrice : Caroline Cazin
Direction : Charles CouttonPierre Ray
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement
Date : Soutenance le 29/06/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut pour l'avancée des biosciences (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Julien Fauré
Examinateurs / Examinatrices : Laïla El Khattabi, Nathalie Sermondade, Reiner A. Veitia
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Siffroi, Kenneth McElreavey

Résumé

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L’infertilité est définie comme l’incapacité pour un couple à concevoir après 1 an de rapports sexuels non protégés. On estime qu’un couple sur huit serait concerné par des problèmes de fertilité et la plupart aura recours à l’Aide Médicale à la Procréation. Dans plus de 50% des cas un facteur masculin est impliqué soit plus de 30 millions d’hommes à travers le monde ce qui représente un véritable enjeu de santé publique. L’infertilité masculine regroupe de nombreux phénotypes tels que des anomalies de la morphologie et/ou du nombre de spermatozoïdes produits. Ces anomalies sont liées à une multitude de causes allant du mode de vie à la présence d’anomalies génétiques. On estime qu'au moins 4 000 gènes sont impliqués dans la spermatogenèse humaine, mais seuls quelques-uns ont été étudiés de manière approfondie jusqu'à présent. Une compréhension complète de ces facteurs génétiques jouera un rôle important dans le diagnostic, le traitement et le conseil génétique de l'infertilité masculine. Actuellement, la découverte de nouveaux facteurs génétiques dans l'infertilité est un défi majeur dans les domaines de la médecine de la reproduction et de l'andrologie. L’objectif principal de ma thèse est d’identifier de nouveaux gènes responsables d’infertilité masculine afin d’améliorer le rendement des diagnostics génétiques des infertilités masculines sévères. La stratégie utilisée consiste à analyser les résultats du séquençage de l’exome entier (Whole Exome Sequencing, WES) de sujets infertiles, afin d’identifier les anomalies génétiques responsables des défauts spermatiques étudiés. La technique CRISPR/Cas9 est utilisée ensuite pour recréer ces variations génétiques sur le modèle murin pour étudier la fonction des gènes identifiés. Ce travail permet de mieux diagnostiquer et prendre en charge ces infertilités sévères. Ainsi, j’ai identifié de nombreuses causes monogéniques de l’infertilité masculine dans plusieurs phénotypes tels que l’azoospermie non obstructive (ANO), le syndrome des spermatozoïdes acéphales (SSA), la macrozoospermie ou le phénotype des anomalies morphologiques multiples des flagelles (AMMF). J’ai également étudié plus en détail l’implication de deux gènes candidats dont le rôle dans la spermatogenèse n’était pas connu grâce à la production de lignées murines invalidées pour ces gènes par la technique de CRISPR/Cas9, modèle utilisé en raison de sa facilité d'utilisation et de ses similitudes génétiques et physiologiques avec l'homme. Pour exemple, mon travail sur l’ANO qui a été réalisé sur une cohorte de 96 patients atteints d’ANO, a permis d’identifier une cause génétique chez 23% des sujets testés. Les variants identifiés concernent 22 gènes impliqués directement dans la spermatogenèse. Pour 6 de ces gènes aucune anomalie génétique n’avait encore été décrite chez l’homme. Pour ces patients, cette analyse a permis de multiplier par deux l’efficacité du diagnostic par rapport aux tests classiques effectués en routine. Ce travail collectif et personnel a donc permis l’identification ou la confirmation de l’implication de plus de 30 gènes candidats (SUN5, C1orf185, CCT6B…) dans l’infertilité masculine, augmentant ainsi l’efficacité du diagnostic génétique et permettant une amélioration de la prise en charge des patients infertiles.