Thèse soutenue

Impact de l'hypoxie intermittente chronique sur la cicatrisation dans des modèles expérimentaux d'ulcères du pied diabétique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Clément Calissi
Direction : Matthieu Roustit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement
Date : Soutenance le 30/05/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Hypoxie : physiopathologie cardiovasculaire et respiratoire (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Cracowski
Examinateurs / Examinatrices : Carole Planès, Anne-Laure Borel
Rapporteur / Rapporteuse : Guillaume Walther, Wojciech Trzepizur

Résumé

FR  |  
EN

En 2045, on estime la prévalence du diabète à 700 millions d'individus dans le monde. Par l'intermédiaire du stress oxydant et d'une inflammation soutenue, l'hyperglycémie chronique (HC) est responsable d'une dysfonction endothéliale systémique. Dans la microcirculation cutanée, l'HC va entraîner de graves complications telles que la microangiopathie et la neuropathie. Celles-ci vont favoriser l'apparition d'ulcères du pied, cause majeure de morbidité avec près d’une amputation toutes les trente secondes dans le monde. Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une maladie respiratoire chronique caractérisée par des obstructions des voies aériennes supérieures, une fragmentation du sommeil et une hypoxie intermittente (HI). L’HI soutenue est elle aussi responsable de dysfonctions endothéliales importantes. Bien que ces deux maladies chroniques soient fréquemment associées, l’impact du SAOS (et plus particulièrement de l'HI) sur la cicatrisation des ulcères du pied diabétique est mal connu. L'objectif de cette thèse est d'évaluer l'impact de l'HI sur la cicatrisation dans des modèles expérimentaux d'ulcères liés au diabète. Nous émettons l'hypothèse qu‘une dysfonction microvasculaire additive potentialise le retard de la cicatrisation lié au diabète.En condition diabétique, nous n'avons pas trouvé d'impact de l'HI sur la dysfonction endothéliale basale, sur la formation des ulcères, leurs tailles maximales de même que sur leur fermeture. La perfusion péri-ulcère au cours de la cicatrisation de même que la quantité de nouveaux vaisseaux dans les peaux cicatrisées sont des paramètres non impactés par l'HI. Dans un modèle d'ulcères par excision, un retard de cicatrisation lié à l'HI a été observé lors de la cicatrisation chez des souris saines. Même si les mécanismes responsables de ce retard ne sont pas élucidés, il semblerait qu'il ne soit pas causé par des dysfonctions microvasculaires (basales et pendant la cicatrisation). En revanche, nous avons mis en évidence une augmentation du nombre de nouveaux vaisseaux dans les peaux cicatrisées et une augmentation de la perfusion péri-ulcère a été observé au cours du processus cicatriciel. Dans un modèle d'ulcères de pression, au vu des changements moléculaires dans les peaux réépithélialisées, nous émettons hypothèse que l'HI puisse être responsable d'une peau nouvellement formée à caractère fibrotique.Pour conclure, il semblerait que l'HI chronique n'ait pas d'effets additifs délétères dans la microcirculation de même que dans la cicatrisation cutanée diabétique. En revanche, dans un modèle murin non diabétique, nos données montrent un retard de cicatrisation chez les souris exposées à l'HI. Enfin, ce retard ne semble pas associé à d'éventuelles dysfonctions microvasculaires.