Thèse soutenue

Caractérisation micro-mécanique des contacts pour la prédiction de propriétés macroscopiques du sable bio-cimenté

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marilyn Sarkis
Direction : Christian GeindreauFabrice EmeriaultAntoine Naillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Matériaux, mécanique, génie civil, électrochimie
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sols, solides, structures - risques (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Gaël Combe
Examinateurs / Examinatrices : Hannelore Derluyn, Annette Esnault Filet
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Philippe, Anh-Minh Tang

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La bio-cimentation, également connue sous le nom de MICP (Microbially Induced CalcitePrecipitation) est un processus qui utilise l’activité bactérienne pour renforcer les sols lâches et sans cohésion, pour fabriquer des matériaux de construction, ainsi que pour préserver le patrimoine et les monuments. Cette thèse utilise cette méthode comme technique de renforcement du sable et étudie le sable bio-cimenté à la fois à l’échelle micro et macro.Tout d'abord, un modèle numérique 3D utilisant la méthode DEM (Discrete ElementsMethod) a été implémenté en utilisant YADE. Il prend en compte les propriétés microstruc-turales de contact, telles que la répartition de la surface de contacts cohésifs et le pourcentage de contact cimentés, qui ont été calculés à partir d’images 3D de sables biocimentés avec différentes quantités de calcite, obtenues par tomographie rayons-X au synchrotron. Des essais triaxiaux sous différentes pressions de confinement sont simulés. La réponse macroscopique des échantillons numériques et physiques est comparée. Dans l’ensemble, ces simulations montrent que le modèle numérique proposé permet de décrire avec une bonne précision la réponse macroscopique des échantillons légèrement cimentés, alors qu’il sous-estime la résistance du sable moyennement et fortement cimenté. Ces simulations montrent également que les propriétés micromécaniques de contact utilisées comme paramètres d’entrée dans le modèle,encore inconnues expérimentalement, jouent un rôle important sur la réponse macroscopique.Par conséquent, dans la deuxième partie de ce travail, un protocole expérimental est proposé pour étudier les résistances à la traction et au cisaillement du contact bio-cimenté entre deux grains de sables. Plusieurs contacts cimentés extraits d’un échantillon global ont été observés par tomographie à rayons-X haute résolution afin de calculer avec précision les surfaces de contacts entre les cristaux de calcite active et les grains de sable. Après les tests de traction et de cisaillement, des observations MEB couplées à des mesures EDS ont été réalisées afin d’identifier le mode de rupture. Les résultats obtenus montrent que la rupture s’est produite au niveau de l’interface entre les cristaux de calcite et les grains de sable, et peut se produire sur les deux grains. Selon ces observations, la surface minimale de contact a été calculée à partir des images 3D, en supposant que chaque cristal actif est détaché du grain de sable là où sa surface est la plus petite. La résistance à la traction et au cisaillement du lien biocimenté calculée à partir de ces mesures sont égales à 2,76 MPa et 5,81 MPa en moyenne, avec des écart-types respectifs de 1,79 et 1,99 MPa.Dans la dernière partie, le modèle DEM 3D initialement proposé a été modifié afin de mieux refléter les conditions aux limites appliquées durant les essais triaxiaux (membrane,frottement..) et les propriétés microstructurales des sables biocimentés (nombre de coordination, traction et cisaillement). Afin de valider ces améliorations, certaines simulations ont été réalisées et comparées aux données expérimentales issues d’essais triaxiaux sur des échantillons cimentés avec différents types de sable et teneurs en calcite, ex- et in-situ, i.e. couplés avec des observations en tomographie aux rayons-X. Les observations in-situ ont permis de calculer des champs de déformation qui donnent une idée sur le mécanisme de rupture du matériau testé.Une localisation des déformations a été observée autour du pic, avec une rupture fragile, par rapport au sable non traité. Globalement, ces simulations montrent que ce nouveau modèle numérique permet de mieux décrire les réponses macroscopiques des échantillons biocimentés quel que soit le taux de calcite.