L'enfance animale : dialogue entre l'enfant et l'animal dans la peinture italienne de la Renaissance (XVe- XVIe)
Auteur / Autrice : | Chloé Pluchon-Riera |
Direction : | Guillaume Cassegrain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 07/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sefy Hendler |
Examinateurs / Examinatrices : Francesca Alberti, Pierre-Olivier Dittmar, Ilaria Taddei | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sefy Hendler, Valérie Boudier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans l’Italie de la Renaissance, la pensée humaniste, celle d’un Pico della Mirandola ou d’un Marsilio Ficino, a établi une distinction essentielle entre l’homme et l’animal en mettant en valeur les qualités spirituelles et rationnelles propres à l’homme. Il est pourtant étonnant de constater la fréquence avec laquelle, à partir de la seconde moitié du XVe siècle, les artistes italiens associent le motif de l’infans à la figure animale. À l’image des traités de pédagogies contemporains, les représentations de ce dialogue interespèce, ne manquent pas de souligner l’animalité inhérente à la première période de la vie humaine, l’infantia. Si les premiers entendent éduquer l’enfant pour l’élever au-dessus de sa condition animale, les secondes s’attachent, elles, à brouiller la frontière claire et rassurante établie par la pensée humaniste entre les deux espèces. Que ce soit par leur proximité physique dans les portraits, leurs interactions ludiques au-devant des épisodes religieux ou centre des scènes de genre, la relation privilégiée entres enfants et animaux permet aux peintres d’instaurer de la varietas, d’actualiser leurs œuvres, d’éduquer les spectateurs tout en témoignant de la place octroyée aux enfants et aux animaux dans la société de la renaissance italienne, où ils sont largement associés en tant qu’êtres inférieurs. Par une approche qui croise l’histoire et la théorie de l’art avec l’histoire de l’éducation et les Animals Studies, ce travail de recherche vise à démontrer la proximité – tant physique que morale – des enfants et des animaux et la place de plus en plus importante de ces deux figures conjointes, largement reléguées au rang de détails anecdotiques par l’histoire de l’art, dans la peinture italienne du Quattrocento et du Cinquecento.