Thèse soutenue

Les deux corps de l’interprète : sociologie de l’interprétariat dans les politiques d’asile en France

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Auteur / Autrice : Maureen Clappe
Direction : Ewa Bogalska-Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/11/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Camille Hamidi
Examinateurs / Examinatrices : Karen Akoka, Bruno Jobert, Marine Bourgeois
Rapporteur / Rapporteuse : Camille Hamidi, Andrea Rea

Résumé

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À partir du cas des interprètes, cette thèse s’intéresse à la formation et à la mise en oeuvred’un gouvernement des publics par les publics au sein des politiques d’asile. Elle analyse d’unepart, la manière dont se constitue un corps intermédiaire d’interprètes au sein des exilés etd’autre part, comment ces derniers sont sollicités et « mis au travail » par les institutions del’asile. En envisageant l’interprétariat comme un instrument d’action publique, depuis sonapplication à l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) dans lesannées 1980, la thèse étudie conjointement les logiques de production et de réception de cedispositif. Elle formule l’hypothèse principale selon laquelle les interprètes sont soumis augouvernement des publics en même temps qu’ils « gouvernent » à leur tour d’autres chaînes dedomination vis-à-vis de leurs homologues et des demandeurs d’asile. L’enquête s’appuie surune ethnographie historique multi-située au sein de deux associations locales d’aide auxdemandeurs d’asile et à l’OFPRA. Elle repose sur des entretiens, des observations participantes,des archives et des documents institutionnels. Ses résultats soulignent un processusd’externalisation particulier qui se déroule à l’intérieur des frontières de l’État, où la gestionconcrète des politiques d’asile n’est plus seulement confiée aux associations mais aux individuseux-mêmes, dans la continuité d’une gouvernementalité néolibérale.