Thèse soutenue

Rénovation de la théorie de la base économique depuis les Suds : Une approche « décentrée » du développement territorial sur le cas du Brésil

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Auteur / Autrice : Ludovica Milano
Direction : Magali Talandier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Urbanisme mention aménagement
Date : Soutenance le 18/09/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Anne-Laure Amilhat-Szary
Examinateurs / Examinatrices : Genauto Carvalho de Franca Filho, Isabelle Hillenkamp
Rapporteur / Rapporteuse : Jérôme Blanc, Olivier Crevoisier

Résumé

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Aujourd’hui, l’importance de territorialiser les stratégies de développement économique et social est désormais un acquis. Toutefois, les outils le plus couramment utilisés sont ancrés dans la tradition théorique des Nords et véhiculent une approche productiviste du développement économique local - ce qui est également le cas pour la science régionale et ses modélisations. Ainsi, en utilisant l’exemple de la théorie de la base économique, cette thèse propose une contribution au « décentre-ment » des approches territoriales du développement. Pour cela, nous nous situons au carrefour entre la science régionale, les approches décoloniales et postcoloniales, ainsi que les théories polanyiennes et relevant des diverse economies. En nous appuyant sur le cas du Brésil, nous intégrons dans le modèle de la base économique les flux de richesses issus des emplois informels, des transferts entre ménages et des pratiques non monétaires - rarement valorisés dans les Nords, mais sur lesquels les Suds produisent systématiquement des données et analyses. Cette recherche quantitative est accom-pagnée d’une recherche qualitative portant sur trois études de cas, qui, avec leurs pratiques inno-vantes en termes de circulation de la richesse, permettent d’observer le rôle moteur de l’économie locale et la complexité des liens qui se tissent au sein des territoires. Nous montrons que le dévelop-pement n’est pas qu’un enjeu de production, mais qu’il dépend d’une multitude de leviers - à la fois endogènes et exogènes, formels et informels, monétaires et non monétaires - dont l’activation repose principalement sur les dynamiques socio-économiques locales et sur l’implications des acteurs et actrices qui en sont porteurs.