L'expression des capabilités, un facteur de résilience territoriale ? : Le cas de la gestion de l'eau à Mafate
Auteur / Autrice : | Maëlle Nicault |
Direction : | Jean-Christophe Dissart, Gilles Lajoie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Urbanisme mention aménagement |
Date : | Soutenance le 05/05/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Buclet |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Folio | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Larrue, Valérie Deldrève |
Mots clés
Résumé
Mises en œuvre à La Réunion depuis 1978, les politiques de développement des Hauts ont pour objectif de réduire les inégalités territoriales entre ces espaces ruraux et montagnards et le littoral urbain (les Bas). Au regard des enjeux posés par l’Anthropocène, l’évaluation de ces dispositifs est fondamentale pour déterminer leur durabilité et leurs effets sur la résilience des socio-écosystèmes de l’île. A travers l’analyse de trois projets de gestion de l’eau situés dans le cirque de Mafate, émargeant à ces politiques publiques, cette thèse s’attache à répondre à la question suivante : Dans quelle mesure la combinaison de l'analyse institutionnelle et de l'approche des capabilités permet-elle d’expliquer les trajectoires de résilience des socio-écosystèmes des Hauts de La Réunion ?Nous soutenons que pour définir de nouvelles règles institutionnelles, les acteurs doivent être en mesure de proposer des changements. Ainsi, les capacités de résilience des territoires sont liées à leurs possibilités réelles d’agir. Sur la base d’observation in situ, de groupes de travail, d’enquêtes et d’élaboration d’un outil de quantification des capacités d’agir des acteurs du développement des Hauts, nos résultats montrent que la vulnérabilité du cirque de Mafate augmente du fait de l’impossibilité de dépasser le statu quo lors de la mise en œuvre des projets.Les critiques des travaux d’Ostrom soulignent le manque de prise en compte dans ses cadres d’analyse des relations de pouvoir et des mécanismes internes de gouvernance qui ont un impact à la fois sur les institutions, les choix des acteurs et in fine la gestion durable des ressources des socio-écosystèmes. Notre analyse, en se focalisant sur les capabilités lors de la mise en œuvre de projets de développement et d’aménagement, produit des informations sur ces deux dimensions. Combinées, l’opérationnalisation de ces deux approches théoriques donnent des clés pour dépasser l'inertie institutionnelle observée pour la résilience de Mafate et des Hauts.