Thèse soutenue

Analyse clinique du métier de technicien opérateur de production en microéléctronique à l'épreuve de l'automatisation 4.0Lecture par la Clinique de l'activité et enjeux de GRH

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Auteur / Autrice : Véronique Blanc-Brude
Direction : Christian DefélixDaniel Brissaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 13/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de gestion (Grenoble ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Laurent Taskin
Examinateurs / Examinatrices : Peggy Zwolinski
Rapporteurs / Rapporteuses : Géraldine Galindo, Ewan Oiry

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Pour répondre aux enjeux d’efficacité et de qualité de fabrication, l’interconnexion des systèmes générant des données polymorphes en temps réel et à distance qui caractérise « l’industrie 4.0 », permet de produire des séries personnalisées aux coûts de la production de masse. Cette thèse s’appuie sur l’étude d’un cas industriel, celui d’une entreprise de microélectronique à l’environnement complexe entre fluidité et sécurité, dont la quête de rentabilité conduit à intensifier la supervision des anomalies en franchissant des seuils d’automatisation. Quelles conséquences cette automatisation 4.0 a-t-elle sur le travail humain n’intervenant qu’en cas d’interruption du flux ? Couplé à une catégorisation des résultats exploratoires par l’approche conceptuelle de Gomez (2013) portant sur le travail invisible et son expérience triple (objective, collective et subjective), le cadre théorique choisi est celui de la clinique de l’activité (Clot, 1999) et plus précisément sur le métier et son architecture aux quatre dimensions (impersonnelle, interpersonnelle, transpersonnelle et personnelle). Par une analyse poussée du métier de Technicien Opérateur de Production en milieu naturel, l’utilisation de ce cadre théorique permet d’illustrer un profond changement du travail dans son rapport spatio-temporel. A partir d’une observation directe (observations et entretiens semi-directifs) et indirecte (auto confrontations croisées), cette recherche embarquée démontre que le travail se révèle plus humain que prévu et résulte d’expériences du réel contrastées. Les résultats produits par cette étude de cas valident en partie la littérature existante mais montrent également un exercice du métier marqué par une hypertrophie de la dimension impersonnelle (objective) qui, couplée au besoin d’obtenir des informations, engendre une sur-sollicitation de la dimension interpersonnelle (collective). Et face à une dimension transpersonnelle chahutée, cette difficile navigation entre les dimensions génère une exacerbation de la dimension personnelle (subjective) pour absorber ces tensions sur le terrain. Cette analyse clinique en sciences de gestion permet d’identifier les composantes et les facteurs d’évolution d’un métier face à l’automatisation 4.0 et cherche à démontrer l’intérêt de coupler les stratégies RH avec les spécificités des environnements complexes. Ces travaux contribuent au manque actuel de recherche prospective et proposent une discussion qui trace d’autres perspectives de recherches pour mieux saisir les effets multiples des changements technologiques et les accompagner.