Formation des zones appauvries en précipitation γ' secondaire aux abords des joints de grains et impact sur les propriétés mécaniques des superalliages base nickel γ/γ'
Auteur / Autrice : | Guillaume Burlot |
Direction : | Patrick Villechaise, Jonathan Cormier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des solides, des matériaux, des structures et des surfaces |
Date : | Soutenance le 10/10/2023 |
Etablissement(s) : | Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique (Poitiers ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pprime / PPRIME |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Clément Keller, Lola Lilensten |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Perez, Vladimir Esin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les disques de turbines en superalliages base Ni γ/γ' polycristallins équipant les turbomachines d’avions et d’hélicoptères modernes sont soumis à de très hautes températures (jusqu’à 750°C) et à des sollicitations mécaniques de fluage et de fatigue oligocylique. Les bonnes propriétés mécaniques de ces alliages à haute température sont obtenues grâce à la précipitation durcissante γ' cohérente avec la matrice γ. Le contrôle de la morphologie, de la taille, et de la répartition des précipités γ' secondaires est donc un enjeu majeur pour optimiser la microstructure de ces alliages. La formation de zones appauvries en précipitation (PFZ) a déjà été observée et étudiée dans le Nimonic PE16, un superalliage à faible fraction de précipitation. Ces zones non durcies par précipitation sont néfastes pour les propriétés mécaniques de ce superalliage, elles pourraient donc l’être également dans les superalliages pour disques de turbines de dernière génération. Dans ce contexte, la formation des zones appauvries en précipitation γ' secondaire au voisinage des joints de grains a été étudiée dans cinq superalliages pour disques de turbines, en portant une attention particulière à une version enrichie en carbone de l’AD730TM. Tout d’abord les conditions de formations des PFZ ont été définies, puis l’évolution de leur largeur a été étudiée lors de traitements thermiques proches du solvus de la phase γ'. Ce phénomène pourrait être différent de celui observé dans le Nimonic PE16 et être liée à la croissance de précipités γ' aux joints de grains de composition proche des précipités présents à cœur de grains. Un modèle phénoménologique liant les conditions de traitements thermiques à la largeur de PFZ a ainsi été développé. Des analyses de compositions chimiques locales ont été menées et ont permis d’identifier la diffusion volumique et dans les joints de grains du Nb comme responsables de la formation et de la croissance des PFZ. L’influence de la largeur de PFZ sur les propriétés en traction, à température ambiante et à 700°C, a ensuite était étudiée. A température ambiante, ce paramètre ne semble pas influencer le comportement macroscopique de l’alliage, cependant les valeurs expérimentales de limite d’élasticité sont plus faibles que celles obtenues par le calcul pour des microstructures équivalentes sans PFZ. Des essais de traction in-situ sous MEB ont permis d’expliquer ce résultat par une activation précoce de la plasticité dans les PFZ. Enfin, à 700°C, la largeur de PFZ affecte directement l’allongement à rupture. Ce résultat pourrait s’expliquer par la formation et la propagation plus rapides de fissures intergranulaires en présence de PFZ larges.