Thèse soutenue

Apports de la Réalité Virtuelle à la simulation de vol pour l’apprentissage du pilotage

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Auteur / Autrice : Patrice Labedan
Direction : Frédéric DehaisVsevolod Peysakhovich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 19/09/2023
Etablissement(s) : Toulouse, ISAE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Systèmes (Toulouse ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Equipe d'accueil doctoral DECIsion, Supervision et Interaction pour l'Opération de systèmes complexes (Toulouse, Haute-Garonne)
Laboratoire : Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Toulouse, Haute-Garonne). Département conception et conduite des véhicules aéronautiques et spatiaux
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Jessel
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Dehais, Vsevolod Peysakhovich, Benoît Le Blanc, Jean-Christophe Sarrazin, Sophie Lemonnier, Francis Jambon
Rapporteur / Rapporteuse : Benoît Le Blanc, Jean-Christophe Sarrazin

Mots clés

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Résumé

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Dans le domaine aéronautique, l’apprentissage au pilotage est réalisé sur avion réel ainsi que sur simulateur de vol. La simulation présente l’avantage de réaliser des exercices poussés sans mettre en péril l’humain ou la machine, ainsi que des coûts moindres par rapport au vol réel. De plus, le réalisme des simulateurs permet désormais d’améliorer le ressenti à travers une immersion importante. L’utilisation de la réalité virtuelle (RV) ne cessant de croître ces dernières années, elle représente désormais un moyen à très fort potentiel, notamment dans le domaine de la formation professionnelle. Les cockpits en RV émergent, essentiellement pour des jeux, et il est maintenant possible d’imaginer la RV dans le cadre de l’apprentissage du pilotage. Mais si ces technologies de casque de RV à faible coût se révèlent à priori prometteuses, il est nécessaire d’évaluer leur efficacité en comparaison des moyens traditionnels d’apprentissage au pilotage. Par exemple, la perception des instruments de bord en RV est-elle différente par rapport aux simulateurs de vols classiques ou par rapport à l’avion réel ? De même, l’interaction avec le système “avion” sera différente, mais comment l’évaluer ou la mesurer ?Afin de répondre à ces interrogations, cette thèse a entrepris des travaux de recherche comparant trois environnements de vol différents : la réalité virtuelle, le simulateur de vol et l'avion réel. Ces comparaisons ont été réalisées à l'aide de mesures subjectives et objectives. La première partie de la thèse a consisté à reproduire un environnement virtuel le plus proche possible du monde réel, tant en termes de graphismes que d’interactions et de sensations (plateforme mobile). Trois groupes de pilotes ont participé au même scénario de vol dans les trois environnements (simulateur, virtuel, réel), avec une analyse spécifique des phases de vol telles que le décollage, le vol en vent arrière et l'atterrissage.Les mesures subjectives comme la charge mentale, le sentiment de présence, ainsi que l’aisance à piloter les avions virtuels, ont tout d’abord montré que la réalité virtuelle obtenait de meilleures évaluations que la simulation de vol. De plus, indépendamment de l’environnement de vol, les différents paramètres subjectifs semblaient évoluer de la même manière selon les phases de vol.Les mesures du rythme cardiaque et de sa variabilité suivaient des variations similaires lors des différentes phases de vol, et ce quel que soit aussi l’environnement de vol. Il est néanmoins observé que ces réponses sont atténuées pour le rythme cardiaque et plus élevées pour sa variabilité pour les vols virtuels et en simulateur, en comparaison du vol réel. De manière similaire, les résultats sur les fixations du regard (durée et nombre) montrent des dynamiques cohérentes entre les trois environnements. Les pilotes avaient toutefois des fixations plus longues pendant le vol réel en comparaison des vols virtuels et en simulateur. Ces résultats démontrent que la RV et le simulateur de vol amènent à des changements de comportements conformes aux vols réels. Néanmoins, ces deux environnements n’induiraient pas un engagement et un stress aussi intense que les pilotes rencontrent en vol réel.De plus, ces éléments de réponse, comportementaux, physiologiques, et subjectifs, permettent d’avancer que malgré certaines limites, la simulation en réalité virtuelle est souvent très bien notée, et parfois même mieux notée que l’expérience en simulateur de vol. Elle peut donc amener des bénéfices dans la formation réelle des pilotes en avion léger.En conclusion, cette thèse fournit un cadre méthodologique pour accompagner l’évolution incessante des technologies de RV. Elle montre en particulier l’importance de considérer les différentes dimensions comportementales, physiologiques, et subjectives pour s’assurer d’un transfert d’apprentissage efficace vers le monde réel.