Thèse soutenue

Podemos ou le réenchantement incertain de la forme-parti

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Auteur / Autrice : Marie Montagnon
Direction : Lilian MathieuJosé Luis Moreno Pestaña
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 17/10/2023
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec Universidad de Granada (Espagne). Facultad de filosofía y letras
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Achin
Examinateurs / Examinatrices : Lilian Mathieu, José Luis Moreno Pestaña, Catherine Achin, Hélène Combes, Rémi Lefebvre, Francisco Manuel Carballo-Rodriguez, Montserrat Emperador Badimon
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Combes, Rémi Lefebvre

Mots clés

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Résumé

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L'ambition de ce travail doctoral est de démêler les logiques de fonctionnement, le recrutement et les rapports aux mouvements contestataires de l'une des formations partisanes (auto-)labélisées comme parti-mouvement, Podemos. Alors que l'étiquette de « parti-mouvement » a régulièrement été accolée à Podemos, ce travail met en évidence les difficultés posées par ce concept éclaté, à la fois catégorie scientifique et politique. Dans une perspective compréhensive, ce travail propose de déplacer la focale au profit d'une analyse ethnographique menée au long cours. L'ethnographie réalisée vise à restituer les dynamiques des pratiques et du recrutement de Podemos, mais également à les mettre en perspective avec celles des mouvements contestataires. La thèse discute ainsi le concept de « parti-mouvement » et, suivant la démarche idéal-typique, en propose une reconstruction dans l'objectif d'organiser l'exposition de données issues de deux enquêtes ethnographiques. La première enquête a été menée de 2017 à 2019 auprès de quatre groupements militants de Podemos, la seconde a été conduite en 2018 auprès de la Comisión 8M, collectif contestataire à l'instigation de la première grève féministe en Espagne. Les résultats suggèrent que Podemos est un cas atypique de parti-mouvement dont les dynamiques sont principalement structurées par des luttes intra-partisanes. Le cas étudié présente un rapport relativement distant aux mouvements contestataires et puise ses pratiques dans des traditions militantes diverses. Son recrutement se fonde sur trois catégories exemplaires de militants qui mettent en jeu une forte dispersion des variables du capital militant et du capital culturel. Les enquêtes révèlent toutefois un motif de continuité entre parti et mouvement abondant dans le sens d'une possible reconfiguration plus profonde du recrutement et des pratiques : la perméabilité croissante des secteurs partisans et contestataires à des pratiques militantes proches des techniques de gestion de groupes, une matrice dérivée d'un recrutement de profils à fort capital culturel accumulé et structuré par l'univers disciplinaire de la psychologie sociale.