Le moment 1976-1979 chez Michel Foucault : penser l’actualité entre philosophie et histoire

Michel Foucault’s 1976-1979 moment : Think the present between philosophy and history

• Auteur / Autrice : Carolina Verlengia Bertanha
• Direction : Michel Senellart
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie, épistémologie
• Date : Soutenance le 21/04/2023
• Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
• Jury : Président / Présidente : Frédéric Gros
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michel Senellart, Frédéric Gros, Cesar Candiotto, Florence Hulak, Arnault Skornicki
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Cesar Candiotto, Florence Hulak

Mots clés

Mots clés contrôlés

Foucault, Michel (1926-1984 ; philosophe)

Biopolitique

État

Mots clés libres

Michel Foucault

État

Biopolitique

Néolibéralisme

Gouvernementalité

Pensée critique

Michel Foucault

State

Biopolitics

Neoliberalism

Governmentality

Critical thought

Résumé

Cette thèse d’histoire de la pensée politique, qui se concentre sur une des périodes les plus actives de la trajectoire de Michel Foucault, retrace les collaborations et les tensions avec les milieux intellectuels et politiques au sein desquels le philosophe a dialogué, l’identifiant comme un acteur des années « post-68 ». La contextualisation approfondie des travaux foucaldiens de 1976 à 1979 nous éclaire sur les enjeux liés à leur genèse et aide à comprendre de quelle manière ils forment un ensemble, traversé par un certain nombre de problématiques centrales liées aux questions du rôle de l’intellectuel et du rapport entre théorie et pratique. Nous montrons, dans un premier temps, en quoi le cours « Il faut défendre la société » (1976) marque un moment de rupture, introduisant, par là même, un renouvellement de l’approche éthico-critique du philosophe. Ainsi se trouvent définis les cadres politique, critique et théorique dans lesquels vient se déployer l’analyse de la gouvernementalité, que nous étudions à l’aide d’archives inédites (manuscrits, documents de travail, transcription de discussions). Interrogeant le rapport de Foucault aux historiens et historiennes de son époque, nous analysons l’évolution du débat qui s’est construit entre eux et faisons apparaître une série de remaniements théoriques et méthodologiques qui inaugurent une nouvelle phase de travail chez Foucault, marquée par un rapport particulier entre philosophie et histoire. L’étude de ces transformations nous permet de dégager, enfin, les étapes du développement d’une approche nominaliste, à travers laquelle le philosophe précise sa conception historique de la politique moderne et aborde les rationalités libérale et néolibérale de gouvernement.

This thesis in history of political thought, which focuses on one of the most active periods in Michel Foucault’s trajectory, traces the collaborations and tensions with the intellectual and political circles in which the philosopher interacted, identifying him as an actor of the “post-68” years. The in-depth contextualization of Foucauldian works from 1976 to 1979 enlightens us on the stakes linked to their genesis and helps us to understand how they form a whole, crossed by a certain number of central problems linked to the questions of the intellectual’s role and the relationship between theory and practice. We first show how the lecture “Il faut défendre la société” (1976) marks a moment of rupture, introducing a renewal of the ethico-critical approach of the philosopher. The political, critical and theoretical frameworks in which the analysis of governmentality unfolds are thus defined, which we study with the help of never before exhibited archives (manuscripts, working documents, transcripts of discussions). By examining Foucault’s relationship with the historians of his time, we analyze the evolution of the debate that developed between them, identifying a series of theoretical and methodological transformations that inaugurate a new phase of Foucault’s work, marked by a particular relationship between philosophy and history. The study of these transformations allows us to identify, finally, the stages in the development of a nominalist approach, through which the philosopher clarifies his historical conception of modern politics and addresses the liberal and neoliberal rationalities of government.