Thèse soutenue

Assainir la ville sans contaminer l’environnement : tout-à-l’égout et séparation à la source face au risque sanitaire lié aux matières fécales

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Auteur / Autrice : Paul Minier
Direction : Bruno TassinKonstantinos Chatzikokolakis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et Techniques de l'Environnement
Date : Soutenance le 26/10/2023
Etablissement(s) : Marne-la-vallée, ENPC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (Noisy-le-Grand, Seine-Saint-Denis) - Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains
Jury : Président / Présidente : Sabine Barles
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Tassin, Jean-Marie Mouchel, Pierre Le Cann, Konstantinos Chatzis, Fabien Esculier, Sarah Burzoni
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Mouchel, Pierre Le Cann

Résumé

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Bien que les toilettes à chasse d'eau et les égouts soient généralement considérés comme le summum du confort dans les sociétés urbaines du XXIe siècle et comme l'aboutissement technique et sanitaire de la gestion des excréments humains, ils sont de plus en plus contestés en raison de leur empreinte environnementale et de leur coût financier. Des méthodes de gestion alternatives, généralement appelées "séparation à la source", sont en cours de développement pour répondre à ces questions. Cependant, la croyance largement partagée en la supériorité absolue des égouts pour la santé publique entrave le développement de ces systèmes. Dans cet article, nous réexaminons brièvement la contribution des égouts à la santé publique en tant que moyen de gestion des matières fécales humaines, tant dans son développement historique que dans sa mise en œuvre actuelle. Nous suggérons que la gestion des matières fécales par les égouts n'est qu'un élément parmi d'autres d'un changement systémique, qu'il s'est généralement produit beaucoup plus tard que les autres, et que la transition épidémiologique généralement attribuée aux seuls égouts a, en fait, été fortement soutenue par les améliorations associées en matière d'eau potable, de soins de santé, de pratiques d'hygiène et de bonne nutrition. Nous montrons que le contrôle des risques dans les villes dotées d'égouts ne repose pas sur une barrière entre les excréments humains et l'environnement (ce que nous pourrions appeler l'assainissement), mais sur des barrières entre un environnement contaminé et les différents usages de l'eau. Nous appelons à une analyse plus complète des effets des égouts sur la santé publique, à l'heure actuelle et dans le passé, non seulement à l'échelle d'une ville, mais aussi à l'échelle plus large de toutes les communautés touchées. Nous demandons également une comparaison de ces effets avec ceux d'autres systèmes d'assainissement dont l'empreinte environnementale est beaucoup plus faible.