Cultiver, trier, anéantir à S-21 : la mort comme travail sur les territoires du santebal (Cambodge 1975-1979)
Auteur / Autrice : | Anne-Laure Porée |
Direction : | Richard Rechtman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 18/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Audoin-Rouzeau |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Manon Pignot, Valérie Robin Azevedo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Annette Becker, Manon Pignot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Entre le 15 août 1975 et le 7 janvier 1979, près de 20 000 détenus ont été assassinés à S-21, un centre de détention, d’interrogatoire et d’extermination installé à Phnom Penh, à proximité des dirigeants du Parti communiste du Kampuchea, au sommet du tentaculaire appareil sécuritaire déployé dans le pays par les Khmers rouges. Tout en s’appuyant sur les archives judiciaires du procès de Duch, le chef de S-21 jugé trente ans après les crimes commis sous sa responsabilité, cette thèse propose plusieurs renversements de perspective : étudier S-21 par le bas de l’échelle (les simples agents), au ras du sol (en enquêtant sur le territoire et les paysages), sur son versant “ordinaire” qui conduit à s’écarter du focus sur l’acte de tuer pour chercher à comprendre comment on vit dans un monde où l’on tue. De quoi est fait le quotidien de ceux qui travaillent et habitent sur place ? La description et l’analyse s’appuient sur des archives (en particulier celles produites par S-21), sur des enquêtes de terrain, et sur des entretiens avec un souci de cartographier le site et de citer très précisément les sources.