Participation et délibération au niveau local dans le contexte fédéral du Népal
Auteur / Autrice : | Vishnu Kumari Tandon |
Direction : | Stéphanie Tawa Lama-Rewal, Tristan Bruslé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes politiques |
Date : | Soutenance le 06/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Hélène Zérah |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Zérah, Loraine Kennedy, Philippe Ramirez, Mahendra Lawoti, Vijayendra Rao | |
Rapporteur / Rapporteuse : Loraine Kennedy, Philippe Ramirez |
Mots clés
Résumé
Cette recherche examine la nature participative de la planification locale dans le contexte fédéral du Népal, à travers une étude de cas de deux municipalités : Buddhabhumi et Dhanushadham. La Constitution népalaise de 2015 accorde une autonomie importante aux gouvernements infranationaux. Pour garantir cette autonomie, le Local Government Operation Act (LGOA), adopté en 2017, donne aux citoyens le droit de participer au processus de planification locale, qui est organisé par les représentants élus localement. Cette recherche se concentre sur les différents forums délibératifs impliqués dans le processus de planification, y compris les forums citoyens ouverts (les tole bhela), et les forums fermés où seuls les représentants élus délibèrent. Elle identifie les facteurs qui encouragent ou découragent les discussions dans ces forums et examine dans quelle mesure les discussions se traduisent par des décisions. Les résultats de cette recherche qualitative sont basés sur des visites de terrain effectuées entre 2019 et 2023. Les données ont été recueillies par le biais d'entretiens semi-structurés, de discussions de groupe, de l'observation de forums de délibération citoyenne et d'une assemblée municipale, et de l'analyse de documents budgétaires. S'appuyant sur le concept proposé par Baiocchi et Ganuza (2017), la thèse soutient que les citoyens participent lorsqu'ils ressentent un réel pouvoir de décision pour eux-mêmes. Elle tente de comprendre précisément quand, comment et pourquoi les citoyens ont l'impression de détenir la souveraineté populaire, et révèle que l’impression de pouvoir réel est proéminente lorsque l'intérêt personnel d'un citoyen est en jeu. Cette recherche nous invite donc à examiner les notions d'intérêt personnel et de bien commun sous l'angle unique des sociétés inégalitaires du Buddhabhumi et du Dhanushadham. En outre, elle montre que l'autonomie apportée par le fédéralisme ne peut que renforcer la participation si l'intérêt personnel des élites n'est pas déguisé en bien commun.