Thèse soutenue

Du modernisme juridique chez Carl Schmitt : de la fiction à la mythopoïèse

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Auteur / Autrice : Nour Benghellab
Direction : Rainer Maria Kiesow
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit et sciences sociales
Date : Soutenance le 24/11/2023
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Vincent Forray
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Forray, Ninon Grangé, Alejandro Lorite Escorihuela, Paolo Napoli
Rapporteurs / Rapporteuses : Ninon Grangé, Alejandro Lorite Escorihuela

Résumé

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L’œuvre de Carl Schmitt a été largement revisitée, critiquée, commentée et (ré-)interprétée. Et ce que d’aucuns ont interprété comme un gain (ou un regain) d’intérêt pour la pensée schmittienne ne semble n’être ni un gain, ni même un regain. En effet, le juriste s’attire très tôt commentaires et critiques de la part de ses contemporains et c’est avec une relative constance qu’il est lu, commenté et critiqué depuis. Cette étude entend faire un pas de côté au regard des lectures dominantes, afin de s’y intéresser comme un acteur, mais surtout un agent d’un Zeitgeist (un esprit du temps) spécifique, et ce, en débordant les limites de l’axe traditionnel conservateur-progressiste, qui malgré son utilité, ne nous permet pas d’appréhender ou d’expliquer certains phénomènes (en premier lieu le fascisme et le nazisme intimement liés à Schmitt), hormis comme paradoxes. À cet effet, nous allons adopter une approche qui ne se pense pas sur cet axe, nommément le « Modernisme » tel qu’il en est venu à être défini par les New Modernist Studies. Cette étude s’intéresse au modernisme tel qu’il a pris « forme » dans la pensée juridique – ou tel qu’on lui a donné « forme » dans cette pensée –, tel qu’il a fait éclater les formes qui l’ont précédée et tel qu’il a donné forme à cette pensée (ou à certains types de pensées juridiques). Pour ce faire, cette étude entreprend une lecture diachronique de deux proses littéraires, Schattenrisse et Die Buribunken, afin d’explorer les expérimentations littéraires de Schmitt (notamment l’usage de la satire et du pastiche) qui lui ont servi à constituer le socle mythologique qui instruit ses travaux ultérieurs.