Prisunic, la mode et le design : une entreprise face au style, 1945-1972
Auteur / Autrice : | Sophie Chapdelaine |
Direction : | Nancy L. Green |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 09/10/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Emmanuelle Chessel |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Emmanuelle Chessel, Hervé Joly, Sabine Effosse, Véronique Pouillard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Emmanuelle Chessel, Hervé Joly |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie Prisunic, une enseigne de magasins bon marché, et son aventure créative pendant les Trente Glorieuses. Créée en 1931 par le grand magasin Au Printemps, cette chaîne de magasins initie après la Seconde Guerre mondiale une politique de style associée à la création de marques propres associant qualité et prix bas. Nous voulons montrer qu’avec la création en 1953 d’un bureau de style intégré à l’organisation, une stratégie originale de création de mode et de design s’accompagne de la structuration de ses pratiques et de la professionnalisation de ses acteurs. Un écosystème de graphistes, typographes, photographes, designers, esthéticiens industriels et stylistes, aux philosophies créatives variées, est à l’origine de conceptions de mode, de sportswear et d’objets du quotidien. La protection légale de ses conceptions de design s’accompagne de la revendication d’un discours de marque et s’inscrit dans les processus d’institutionnalisation du « beau pour tous » dans la fabrique du quotidien. L’exploration des pratiques du bureau de style met en lumière le caractère collectif des conceptions et l’imbrication des relations entre les différents acteurs au sein de la centrale d’achat et à l’extérieur de l’entreprise. Les interactions en amont et en aval de la conception, avec les industriels textiles et avec les acteurs du système de la mode et de la presse, apportent une compréhension nouvelle du rôle d’une chaîne de magasins allant au-delà du rôle d’intermédiaire marchand. Dans une première partie, la thèse montre que la politique de style est construite comme un instrument de personnalisation de ses magasins. La deuxième partie explore les acteurs et les pratiques du bureau de style dans la construction du style Prisu dans un discours sur le beau pour tous. La troisième partie analyse les implications de la politique de style pour l’organisation et les limites d’une expérience créative articulant mode, design et commerce. Mots clés : histoire de la mode, histoire des entreprises, mode, design, bureau de style, tendances, prêt-à-porter, confection, sportswear, cahier de coloris, système de la mode, esthétique industrielle, graphisme, distribution, prix uniques, grande diffusion, marque propre, affiliation, designers, magazines, publicité, médiation, intermédiaire, centrale d’achat, standardisation