Paroles sauvages : le discours de l'Autre dans les récits de Maragnan (Brésil, 1614-1615)
Auteur / Autrice : | Géraldine Meret |
Direction : | Jean-Frédéric Schaub, Frédéric Tinguely |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 25/03/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Université de Genève |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Martin Rueff |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Frédéric Schaub, Frédéric Tinguely, Martin Rueff, Capucine Boidin-Caravias, Marie-Christine Gomez-Géraud, Claudia Damasceno Fonseca | |
Rapporteur / Rapporteuse : Capucine Boidin-Caravias, Marie-Christine Gomez-Géraud |
Résumé
Ce travail de thèse s’attache à étudier, à partir de l’Histoire de la Mission des Peres Capucins de Claude d’Abbeville (1614) et de sa Suitte par Yves d’Évreux (1615), ce que les récits de voyage peuvent nous apprendre des sociétés coloniales au seuil de la modernité. Il s’agit de montrer ce que ces documents, dans leur littérarité, révèlent d’une société en pleine mutation, où Amérindiens et Européens se côtoient selon des équilibres instables et sans cesse redéfinis. En menant une lecture rapprochée de ces récits relatant la fondation d’une « France Équinoxiale » au Nord du Brésil dans les années 1610, ce travail entend souligner l’intérêt des textes littéraires comme sources historiques et, inversement, mettre en évidence le riche potentiel du questionnement littéraire pour mieux connaître et comprendre les enjeux des sociétés de contact. Au-delà de sa dimension strictement linguistique, la traduction y est appréhendée comme un phénomène impliquant l’ensemble du processus colonial et de ses acteurs, et affectant le geste d’écriture et de représentation de l’Autre dans sa totalité. L’inscription de la parole « sauvage » est ainsi envisagée à la croisée des perspectives littéraire, historique et anthropologique.