Les constructions des verbes hyperfréquents dans des corpus d’écrits scolaires : Contribution d’une étude textométrique à la connaissance des usages des verbes de parole et d'états mentaux par les collegiens de (6e et 5e) en éducation prioritaire;
Auteur / Autrice : | Yelle Koulibali |
Direction : | Marie-Laure Elalouf |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 20/12/2023 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Education, Didactique, Cognition (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ecole, mutations, apprentissages (2010-) |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Sitri |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Elalouf, Claire Doquet-Lacoste, Marie-Paule Jacques, Marie-Noëlle Roubaud, Catherine Boré | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Doquet-Lacoste, Marie-Paule Jacques |
Mots clés
Résumé
Les recherches sur l’écriture scolaire ont longtemps privilégié des analyses qualitatives enraison des difficultés d’exploitation quantitative en traitement automatique du langage. Cesdifficultés étaient principalement dues au caractère non normé de ces écrits qui les rendaitjusqu’à présent réfractaires à la numérisation, à l’étiquetage et même à l’analyse (Elalouf &Boré, 2007). Un traitement avec le logiciel iTrameur, établi en collaboration avec le laboratoire CLESTHIA (Doquet, David & Fleury, 2017), nous a permis d’effectuer l’analyse textométrique d’un corpus d’écrits scolaires constitué de dix séries de dossiers génétiques comportant chacun l’ensemble des productions écrites d’une classe de l’avant-texte à la version finale. Ce corpus a été recueilli en classes de 6e et de 5e sur une durée de 3 ans dans le cadre d’une recherche collaborative visant à expérimenter un dispositif d’accompagnement à l’autonomie scripturale.Il est venu compléter un premier corpus d’écrits scolaires, scanné, transcrit et annoté, réalisé dans le cadre de notre stage de master au laboratoire ÉMA, et déposé sur le site Ortolang proposé par Huma.Notre hypothèse est qu’un codage systématique des verbes de parole et d’état mental,s’appuyant sur la construction d’un lexique-grammaire (Dubois & Dubois-Charlier, 1997)ferait apparaître la variété des formes et des constructions attestées dans les usages langagiers des élèves. L’objectif de la thèse est de caractériser parmi ces emplois ceux des verbes hyperfréquents. Ces verbes, dont les travaux pionniers de Jacqueline Picoche (2002) ont montré l’importance dans l’organisation du lexique, ont la particularité d’être très polysémiques et d’entrer dans de nombreuses constructions. Notre analyse a consisté à comparer les constructions observées dans le corpus d’écrits scolaires à celles recensées dans des dictionnaires d’apprentissage ainsi que dans le corpus oral Orféo, en tenant compte de la fréquence des verbes que les élèves ont pu rencontrer dans leurs manuels de lecture du primaire grâce à la base Manulex. Nos résultats montrent que les structures fondamentales du français sont présentes dans notre corpus et que des réseaux lexicaux relient des verbes hyperfréquents à d’autres moins fréquents. Nous avons pu montrer que la présence ou l’absence de certains verbes était étroitement liée au genre de texte demandé par la consigne et aux possibilités de relecture, discussion orale et réécriture permises par le dispositif. Ces résultats confirment que le verbe est une catégorie majeure pour l’apprentissage du lexique et de l’écriture en raison de son rôle dans l’énonciation, la relation prédicative et l’organisation discursive.