L'universalisme des musées à l'épreuve de la participation
Auteur / Autrice : | Florent Molle |
Direction : | Rémi Astruc, Olivier Schinz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Patrimoine: Etudes Patrimoniales |
Date : | Soutenance le 04/12/2023 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Héritages : Patrimoine(s), Culture(s), Création(s) (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 2021-....) |
Jury : | Président / Présidente : Anik Meunier |
Examinateurs / Examinatrices : Rémi Astruc, Olivier Schinz, François Mairesse, Emilie Sitzia | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Mairesse, Emilie Sitzia |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse interroge la manière dont la participation dans les musées, et plus particulièrement celle des communautés-sources au sein des musées de société, remet en cause le modèle universaliste des institutions muséales.La participation a été promue dans le monde des musées principalement par l’écomuséologie et la « Nouvelle Muséologie » à partir des années 1970, poursuivant l’ambition d’une implication des musées dans le développement et l’éducation populaire de leurs territoires d’implantation.Par la suite, la montée en puissance des volontés institutionnelles de démocratisation de la culture ont permis l’avènement d’une politique culturelle qui s’est davantage articulée autour de la prise en compte les besoins des publics des musées. Parallèlement à ce mouvement d’inclusion des publics, une critique universitaire émanant des études postcoloniales, féministes et plus largement des études subalternes a émergé, à partir des années 1980, pour remettre en cause la neutralité du musée et son autorité.Ce sont ces lignes de forces, la pensée écomuséologique, les études critiques et les ambitions démocratiques qui se rangent aujourd’hui en faveur de la participation des communautés-sources au fonctionnement du musée. Néanmoins, le réexamen de la définition des musées par l’ICOM en 2019 a fait émerger une opposition d’une partie de la communauté muséale à la participation des communautés. Il a notamment été reproché à la participation de mettre en péril la scientificité et la crédibilité des musées au profit d’une politisation du discours muséal.Cette situation a révélé un paradoxe entre l’ambition universaliste du musée et sa volonté d’inclure les paroles minoritaires au discours muséal.Cette thèse s’intéresse aux expressions de cette contradiction et s’appuie sur l’examen des modalités de mise en place d’une démarche participative pour la conception d’une exposition, dédiée à l’histoire sociale et politique du VIH/sida, au Mucem.L’étude de cette démarche permet de mettre en exergue la manière dont ces valeurs peuvent s’opposer dans les pratiques. Cette contradiction vient ainsi interroger la posture des professionnel·le·s de musée comme le positionnement des institutions patrimoniales.