Thèse soutenue

Modèles scientifiques scolaires de l'énergie au cycle 4 - Une analyse de documents institutionnels et de pratiques déclarées et effectives de formation continue

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Estelle Tison
Direction : Emmanuel Rollinde de Beaumont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 21/12/2023
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Education, Didactique, Cognition (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de didactique André Revuz (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Cécile de Hosson
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Rollinde de Beaumont, Valérie Merle-Munier, Isabelle Autain Kermen, Damien Grenier, Konstantinos Ravanis, Karine Bécu-Robinault
Rapporteur / Rapporteuse : Valérie Merle-Munier, Isabelle Autain Kermen

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Depuis les années 1970, l'énergie a donné lieu à de nombreux travaux de recherche en didactique qui ont mis en évidence des difficultés relatives à l'enseignement et à l'apprentissage de ce concept. En France, en 2015, l'énergie est devenue un thème d'enseignement à part entière au cycle 4. Des entretiens exploratoires montrent une hétérogénéité dans l'appropriation de ce thème par les enseignants et, en particulier, une grande diversité dans l'utilisation des chaînes énergétiques, qui ne comportent pas de normes communes.Dans ce travail de recherche, nous caractérisons les modèles scientifiques scolaires de l'énergie promus par des acteurs institutionnels susceptibles d'influencer les pratiques enseignantes, d'une part par une analyse de documents institutionnels (programmes, documents d'accompagnement et manuels), d'autre part par une analyse de pratiques déclarées et effectives de formation continue à l'enseignement de l'énergie (entretien avec des formateurs académiques et analyse de deux stages de formation). Nous nous intéressons particulièrement à la place des chaînes énergétiques dans ces modèles, à leur utilisation dans un contexte de classe et de formation, et aux raisons pouvant expliquer les choix de modèles et de formation effectués par les formateurs.Pour répondre à nos questions de recherche, nous avons composé un cadre théorique et méthodologique inspiré de la DADE (Robert et Rogalski, 2002) qui s'articule autour de trois approches : une approche didactique, qui permet de caractériser les tâches de formation et d'enseignement ; une approche épistémologique, qui permet de caractériser les modèles scientifiques scolaires de l'énergie ; une approche ergonomique, qui permet d'inférer les raisons qui justifient les choix de modèles et de tâches.L'analyse des documents institutionnels ne nous a pas permis de mettre en évidence un modèle scientifique scolaire de l'énergie unique et clair : les caractéristiques attribuées à l'énergie ne sont, le plus souvent, pas définies et, lorsqu'elles le sont, leurs définitions peuvent être contradictoires entre elles. La plupart des modèles décrits n'opèrent pas de distinction entre l'énergie associée aux systèmes d'étude et l'énergie reçue ou donnée par ces systèmes, de ce fait la représentation des phénomènes par des chaînes énergétiques ne répond pas à des règles de modélisation claires. Les liens entre concept scientifique scolaire d'énergie et concept sociétal d'énergie ne sont généralement pas faits, et les modèles identifiés ne permettent pas de discuter des questions sociétales liées à l'énergie sous un angle scientifique. Les formateurs qui mobilisent un modèle scientifique scolaire de l'énergie soulignent les difficultés liées à l'enseignement et à l'apprentissage de l'énergie, et évoquent la nécessité d'un consensus concernant les mots du modèle et la méthodologie de modélisation. Cependant, les modèles qu'ils promeuvent ne reposent pas sur des règles communes et ne s'appuient pas sur les mêmes caractéristiques de l'énergie. Un stage de formation se distingue par l'utilisation d'un modèle scientifique scolaire de l'énergie issu de la didactique, qui repose sur la distinction entre formes d'énergie et transferts d'énergie, et sur l'utilisation de chaînes énergétiques.