Thèse soutenue

Étude de l'influence de l'acoustique sur l'interprétation historiquement informée de la musique baroque
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Auteur / Autrice : Nolan Eley
Direction : Catherine LavandierBrian F.G. Katz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : STIC (Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication) - ED EM2PSI
Date : Soutenance le 12/04/2023
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Économie, Management, Mathématiques , Physique et Sciences Informatiques (EM2PSI)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipes Traitement de l'Information et Systèmes (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) - ETIS- CY CERGY
Jury : Président / Présidente : Mitsuko Aramaki
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Lavandier, Brian F.G. Katz, Malte Kob, Mathieu Paquier, Theodora Psychoyou
Rapporteurs / Rapporteuses : Malte Kob, Mathieu Paquier

Mots clés

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Résumé

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Au cours d’une performance artistique, les musiciens surveillent et ajustent constamment leur jeu. Ce qu'ils entendent dépend inévitablement de l'acoustique de la salle dans laquelle se déroule la représentation. Cette thèse étudie ainsi l’interaction entre les musiciens et l'acoustique 
de la salle, en s’intéressant principalement à l’interprétation historiquement informée de la musique baroque jouée dans un espace d’époque ou contemporain. Elle s'inscrit dans le cadre du projet EVAA (Expérience Virtuelle en Acoustique Archéologique) qui se consacre à l'exploration de l'acoustique des espaces, d’un point de vue historique et culturel, à l'aide de méthodes nouvelles et expérimentales.

Une expérience a donc été menée dans laquelle des musiciens (flûtistes, violistes et théorbistes) ont interprété plusieurs pièces dans deux espaces réels (Salon des Nobles à Versailles et Amphithéâtre de la Cité de la Musique) et dans leurs homologues virtuels. Les espaces virtuels s’appuient sur un système de réalité virtuelle développé dans le cadre du projet EVAA, mais pour lequel de nouvelles architectures d'auralisation ont été implémentées. L’analyse des ressentis des musiciens a permis de mettre en évidence que leur jeu s’appuie sur le retour sonore de la salle et de révéler les forces et les faiblesses du système de réalité virtuelle.

Une partie importante du manuscrit est consacrée à l'analyse des mesures de performances musicales issues de cette expérience. Deux approches ont été utilisées : l'une qui utilise un cadre classique d'extraction de caractéristiques acoustiques (bas niveau) et l’autre qui s’appuie sur des caractéristiques acoustiques issues de principes musicologiques appliqués à la musique baroque (haut niveau). La première approche a permis de montrer que les mesures acoustiques de performance étaient différentes d’une salle à l’autres, mais la seconde approche a permis d’identifier les dimensions d'interprétation de la musique baroque sur lesquelles les performances des musiciens se sont révélées différentes en fonction des salles.

Enfin, un test d'écoute a été réalisé afin de vérifier que les différences de jeu, révélées par les mesures de performances dans les deux salles, étaient détectées perceptivement par l’oreille humaine et interprétées de manière concordante avec les mesures. Dans ce test, les auditeurs ayant une formation musicale ont évalué des enregistrements sur plusieurs dimensions esthétiques musicales. La comparaison entre les mesures acoustiques et les évaluations perceptives a mis en évidence une bonne concordance d’interprétation pour le jeu des flûtistes, alors que pour les violistes cette concordance est mise en défaut. Cette différence entre les instruments montre que l’influence de la salle sur le jeu historiquement informé des musiciens est subtile et que le champ d’investigation sur ce sujet est encore très ouvert.