Thèse soutenue

Mouvement féministe et nationalisme corse : clandestinités en parallèle ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Caroline Torres
Direction : Philippe PesteilTony Fogacci
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie, ethnologie, préhistoire
Date : Soutenance le 31/05/2023
Etablissement(s) : Corte
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lieux, identités, espaces, activités (Corte, Haute-Corse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Tony Fogacci, Jean-Louis Briquet, Ronan Le Coadic, Antoine-Marie Graziani, Béatrice Lecestre-Rollier, Isabelle Lacroix
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Briquet, Ronan Le Coadic

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de recherche pionnier a pour objet l’étude des liens entre féminisme et nationalisme en Corse depuis les années 1970. En s'intéressant aux revendications de départ de chacun de ces groupes, on constate de grandes similarités : réappropriation de soi, liberté, autonomie, indépendance,détachement d'un paternalisme étouffant... Et pourtant, un seul d'entre eux a connu un essor important. En effet, les mouvements féministes insulaires - qui se définissaient pourtant aussi comme nationalistes - n’ont eu que des retentissements ponctuels, ne laissant que peu de traces dans les mémoires, contrairement aux mouvements nationalistes qui ont pris de l'ampleur jusqu'à une accession historique au pouvoir en 2015 et qui constituent aujourd’hui la première force politique de l’île.Le nationalisme des années 1970 a-t-il laissé une place au féminisme ? Quel accueil a reçu ce dernier,à l’époque et plus récemment ? L’ontologie du nationalisme de manière générale permet-elle l’émergence de pensées et de critiques de type féministe ? Dans un second temps, est réalisé un état des lieux du féminisme dans la Corse actuelle ainsi que des conditions de vie des femmes et de l’accueil réservé aux questions de genre. N’ayant qu’un corpus écrit très réduit sur lequel appuyer ce travail, son matériau premier consiste en des entretiens réalisés avec des acteur‧e‧s majeur‧e‧s des années 1970 dans divers domaines (politique, associatif,artistique, militant, etc.) ainsi qu’avec des individus équivalents pour la période actuelle, aussi bien du point de vue féministe que nationaliste.Un important travail de collecte de données est également mené auprès des associations, institutions et autres entités travaillant avec ce public, ainsi que dans les archives (publiques, privées) et documents d’époque.Une comparaison avec d'autres aires culturelles présentant des similitudes est également effectuée(Italie, Pays Basque, Irlande, ...) afin de percevoir si les mouvements féministes y ont connu un destin analogue, tout en prenant en compte les spécificités induites par l’insularité analysées au début de ce travail. Les différents mouvements sont également étudiés en les rapportant au contexte sociétal actuel, les confrontant ainsi aux notions de capitalisme, de libéralisme et d’hyper modernité pour mesurer leurs effets sur la construction identitaire dans ce contexte précis.L’intérêt de ce travail de recherche en lui-même est donc redoublé par son caractère précurseur, le rendant ainsi vecteur de nouveaux savoirs permettant d’élargir les connaissances sur la Corse passée et actuelle. Il permet également de mettre en lumière s’il existe ou non une spécificité quant aux représentations du féminisme et du genre en Corse. Il participe aussi plus largement à l’élaboration d’une historiographie des liens entre féminisme et régionalisme/nationalisme en France, domaine encore peu développé dans ce contexte.