Evaluation qualitative et quantitative d’un exosquelette de traction lombaire ambulatoire
Auteur / Autrice : | Mélissa Moulart |
Direction : | Frédéric Marin, Nicolas Olivier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biomécanique : Unité de Recherche en Biomécanique et Bioingénierie (UMR-7338) |
Date : | Soutenance le 19/10/2023 |
Etablissement(s) : | Compiègne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biomécanique et Bioingénierie / BMBI |
Résumé
La lombalgie est un problème de santé publique majeur dans les pays industrialisés, avec des conséquences individuelles et collectives importantes. Depuis plusieurs années, les exosquelettes sont utilisés comme des outils de rééducation, mais sont également envisagés comme des solutions intéressantes pour prévenir les troubles musculosquelettiques liés au travail et maintenir les patients qui en sont atteints dans leur emploi. Cependant, il existe un manque de normes spécifiques et de protocoles d’évaluation pour ces dispositifs à la frontière du médical et du milieu industriel. La question des bénéfices des exosquelettes reste largement ouverte dans la littérature ce qui motive cette thèse visant à évaluer l’impact d’un exosquelette de traction lombaire ambulatoire destiné à prévenir et soulager les lombalgies. Pour cela, trois aspects sont examinés : l’impact de l’exosquelette sur la douleur lombaire chez des sujets lombalgiques à leur poste de travail, l’influence de celui-ci sur l’endurance et la force musculaire des extenseurs et fléchisseurs du rachis lors de tests cliniques (test de Sorensen et mesure sur dynamomètre isocinétique) sur sujets sains et sujets lombalgiques, et l’impact de l’exosquelette sur la cinématique du tronc et sur l'activité musculaire de la ceinture abdomino-lombaire lors de simulations de manutention sur sujets sains. Les résultats de la première étude montrent une diminution de la douleur lombaire liée à l’exosquelette chez 85% des personnes ayant une lombalgie spécifique et une satisfaction de plus de 80% sur les différents critères évalués. La seconde étude ne montre pas de différence significative (sans et avec exosquelette) sur les sujets sains concernant la durée du test de Sorensen et le couple maximal mesuré lors de flexions sur le dynamomètre isocinétique du tronc. Le faible échantillon de sujets lombalgiques ne permet pas de conclure sur ces tests cliniques, mais les résultats sont plutôt prometteurs (tendance à l’augmentation de la durée du test de Sorensen, et augmentation du couple maximal lors du port de l’exosquelette). Enfin, la dernière étude met en évidence une bonne mobilité du tronc avec l’exosquelette, avec une réduction de l’amplitude maximale. Ainsi, le temps passé dans les zones angulaires considérées à risque pour le dos est limité grâce au port du dispositif. Aucune modification de l’activité musculaire de la ceinture abdomino-lombaire n’est observée. Ces résultats suggèrent que l’exosquelette peut être un outil pertinent pour la réinsertion professionnelle et la prévention des lombalgies liées aux sollicitations lombaires dans le milieu professionnel.