Thèse soutenue

Reprogrammation des cellules gastro-intestinales : une nouvelle stratégie pour restaurer la production endogène d'insuline dans le diabète

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Auteur / Autrice : Chaïma Ayachi
Direction : Patrick Collombat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions moléculaires et cellulaires
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie Valrose (Nice)
établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Ez-Zoubir Amri
Examinateurs / Examinatrices : Ez-Zoubir Amri, Gérard Gradwohl, Benoît Gauthier
Rapporteur / Rapporteuse : Gérard Gradwohl, Benoît Gauthier

Mots clés

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Résumé

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Le diabète de type 1 (DT1) résulte de la destruction auto-immune des cellules β pancréatiques productrices d'insuline, entraînant ainsi une hyperglycémie chronique. La (ré)génération des cellules β à partir de sources alternatives, que ce soit par différenciation ou reprogrammation cellulaire, représente une voie de recherche prometteuse. Cependant, en raison de la physiopathologie associée au DT1, il est crucial de développer un système dans lequel les cellules β seraient produites en continu afin de compenser leur perte. En conséquence, l'épithélium gastro-intestinal (GI), reconnu pour sa robuste capacité régénérative, pourrait potentiellement fournir une source renouvelable de cellules β après reprogrammation cellulaire.Nos précédents travaux de recherche ont permis de mettre en évidence que l'expression ectopique du gène Pax4 dans cellules α pancréatiques productrices de glucagon permet leur conversion en cellules β fonctionnelles in vivo. Compte tenu de l'abondance des cellules productrices de glucagon au sein de l'épithélium GI, nous avons initialement cherché à déterminer si celles-ci pouvaient également être converties en cellules de type β.L'utilisation d'un modèle transgénique de souris surexprimant Pax4 dans les cellules productrices de glucagon nous a ainsi permis de démontrer que l'expression de Pax4 dans les cellules L productrices d'enteroglucagon est suffisante pour induire leur conversion en cellules de type β productrices d'insuline in vivo. De plus, une analyse approfondie des cellules β-like néo-générées a révélé qu'elles présentaient des caractéristiques phénotypiques similaires à celles des véritables cellules β pancréatiques, incluant notamment l'expression de marqueurs clés des cellules β, l'expression de composants essentiels du mécanisme de détection du glucose, ainsi que la capacité de synthèse et de maturation de l'insuline, ce qui s'est traduit par une nette amélioration de la tolérance au glucose. Des tests fonctionnels de sécrétion d'insuline réalisés sur des organoïdes intestinaux dérivés de souris transgéniques ont également validé la capacité des cellules GI de type β à sécréter de l'insuline de façon régulée.Afin d'approfondir nos recherches, nous avons mené une expérience de reprogrammation supplémentaire visant à cibler un éventail plus large de cellules enteroendocrine (CEEs), en exploitant le facteur Neurogenin-3 (Ngn3), un facteur essentiel au cours de leur différentiation. L'utilisation d'un modèle transgénique murin surexprimant Pax4 dans les cellules Ngn3+ a permis de clairement établir que la reprogrammation des cellules Ngn3+ constituait une approche plus efficace pour générer des cellules de type β fonctionnelles à partir de l'épithélium GI.Ensemble, nos travaux démontrent que la surexpression du gène Pax4 est suffisante pour convertir les CEEs en cellules de type β fonctionnelles, mettant ainsi en lumière le potentiel de l'épithélium GI en tant que source novatrice et renouvelable de cellules productrices d'insuline pour restaurer la masse de cellules β chez les patients atteints de DT1.