Thèse soutenue

Étude de la capacité de réponse au stress à l'échelle cellulaire du Cnidaire symbiotique Anemonia viridis

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Auteur / Autrice : Pauline Cotinat
Direction : Paola FurlaStéphanie Barnay-Verdier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions Moléculaires et Cellulaires
Date : Soutenance le 30/01/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement (Nice)
établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Denis Allemand
Examinateurs / Examinatrices : Denis Allemand, Philippe Lebaron, Jenifer Croce, Pierre Frendo, Stéphane Roberty, Denis Pech
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Lebaron, Jenifer Croce

Résumé

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Au regard du rôle écologique majeur des Cnidaires symbiotiques dans l'écosystème marin côtier, il est essentiel de développer des approches cellulaires pour évaluer les capacités de résistance de ces organismes à différents stress. Ainsi, l'objectif de cette thèse a été de caractériser la réponse des cellules d'un Cnidaire symbiotique, l'anémone de mer, Anemonia viridis, à des stress extrinsèques liés à la pression anthropique, et intrinsèques liés aux contraintes de la vie en symbiose. En effet, le succès évolutif de la symbiose chez les Cnidaires est basé sur l'activité photosynthétique du symbiote (une microalgue de la famille des Symbiodiniacées), qui présente aussi des contraintes, comme une exposition journalière du tissu animal à des conditions pro-oxydantes du fait de la production d'O2 lors de la photosynthèse.Nous nous sommes d'abord intéressés à la capacité de réponse des cellules en culture d'A. viridis, à un stress lié à la pollution par des produits solaires. Un test innovant d'écotoxicologie marine in vitro basé sur le suivi de paramètres cellulaires, tels que la viabilité et la croissance, a permis d'évaluer l'écotoxicité de plusieurs types de produits solaires, à savoir : 1) des matières premières (e.g. filtres UV), Avobenzone et Benzophenone-3, présentant des EC50 en accord avec la littérature ; 2) des blocs de formulation et 3) des produits finis présentant une large gamme de réponses, validant la sensibilité de cette approche pour évaluer la toxicité de produits solaires sur l'écosystème marin côtier. Grâce à ce test et en alliant une stratégie préventive d'écoconception au sein de l'entreprise SOFIA Cosmétique, nous avons participé à la formulation d'une gamme de produits solaires plus écoresponsables.Puis, nous avons analysé la capacité d'A. viridis à répondre à des conditions pro-oxydantes par des approches in vivo et in vitro. Des spécimens entiers et des cultures cellulaires ont été soumis à 200 et 500μM H2O2 pendant 7 jours, puis nous avons mesuré des paramètres de santé globale (état symbiotique, viabilité et croissance cellulaire) et des biomarqueurs de stress (capacité antioxydante, dommages protéiques). À l'échelle de l'organisme entier, les deux concentrations d'H2O2 n'ont pas affecté la survie et les tissus animaux ont montré une grande résistance aux traitements. Aucun blanchissement n'a été observé chez les individus symbiotiques, seul le compartiment des symbiotes a présenté des dommages protéiques oxydatifs après une exposition à 500μM H2O2, malgré une augmentation de la capacité antioxydante globale. L'approche in vitro a montré une grande capacité intrinsèque des cellules animales à faire face à des conditions pro-oxydantes, bien que nous ayons observé des différences de tolérance aux deux traitements à l'H2O2 : 200μM d'H2O2 induit une seulement une diminution de la croissance cellulaire, alors que 500μM d'H2O2 induit un état de stress caractérisé par une diminution de la viabilité cellulaire et un arrêt drastique de la croissance cellulaire après 7 jours de traitement.Enfin, nous avons étudié la sénescence cellulaire induite par ces traitements sur une durée de 1 à 28 jours ou de façon répétée. Aucun traitement n'a induit de sénescence illustrant une capacité de résilience remarquable des cellules.Les travaux menés dans cette thèse ont ainsi validé l'utilisation de la culture cellulaire d'un Cnidaire symbiotique comme modèle biologique expérimental pour appréhender des questions fondamentales et appliquées. Ils ont par ailleurs permis i) le développement d'un projet entrepreneurial basé sur la commercialisation du test d'écotoxicité marine in vitro et ii) d'ouvrir la voie vers la caractérisation des mécanismes moléculaires et cellulaires liés à la capacité de résistance des Cnidaires symbiotiques à un stress oxydatif. Ces futures investigations à l'échelle cellulaire seront des atouts majeurs pour la compréhension des processus de longévité des Cnidaires.