Thèse soutenue

Décomposition de graphes : longueur arborescente et jeux de poursuite

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Auteur / Autrice : Thomas Dissaux
Direction : Nicolas Nisse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 25/09/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Unité de recherche (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : Christophe Crespelle
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Nisse, Christophe Crespelle, Dimitrios M. Thilikos, Cyril Gavoille, Arnaud Malapert, Guillaume Ducoffe
Rapporteurs / Rapporteuses : Dimitrios M. Thilikos, Cyril Gavoille

Résumé

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Les décompositions de graphes sont un outil permettant de représenter un graphe en plusieurs parties, appelées sacs, et structurées comme un arbre ou un chemin suivant si ce sont des décompositions arborescentes ou linéaires. Ces décompositions permettent de résoudre certains problèmes NP-difficiles en temps linéaire, si la taille maximum des sacs (i.e. la « largeur/width ») est bornée. Cela a motivé les travaux de ces 30 dernières années sur la largeur arborescente d'un graphe G (la plus petite largeur des décompositions arborescente de G). Cependant, il reste encore beaucoup de questions ouvertes comme la complexité du calcul de la largeur arborescente des graphes planaires. Pour pouvoir répondre à cette question, il peut être intéressant d'étudier une autre mesure des décompositions, la longueur. Cette mesure correspond au diamètre maximum des sacs d'une décomposition, et il a été prouvé qu'il existe une relation entre la longueur arborescente et la largeur arborescente dans les graphes planaires.Nous nous intéressons donc dans le chapitre 2 à la longueur arborescente de classes de graphes planaires simples, comme les graphes série-parallèles. Nous explicitons une liste infinie de sous-graphes isométriques interdits pour les graphes série-parallèles de longueur arborescente 2. Grâce à cette liste, il est alors possible en temps polynomial de tester si un graphe série-parallèle a une longueur arborescente au plus 2 et, dans le cas d'une réponse positive, de calculer une décomposition arborescente optimale.Nous nous intéressons aussi au cas de la longueur linéaire dans le chapitre 3. Nous nous focalisons sur les classes des arbres et des cycles pour lesquelles nous caractérisons la longueur linéaire. Nous nous intéressons aussi à la longueur linéaire des graphes planaires extérieurs et concevons un algorithme d'approximation de rapport additif 1.Finalement, dans le chapitre 4, nous nous intéressons à une variante algorithmique des décompositions linéaires des graphes, par le biais d'un jeu de poursuite-évasion, le jeu des Chasseurs et du Lapin. Dans ce jeu, un groupe de chasseurs traque un lapin invisible qui est forcé de bouger à chaque étape sur une position voisine. Nous nous intéressons au nombre minimum h(G) de chasseurs qui peuvent attraper le lapin quoi qu'il fasse sur un graphe G. Ce jeu a notamment été étudié dans le cas des graphes bipartis (grilles, arbres, hypercubes...) mais reste ouvert dans beaucoup de classes de graphes et notamment dans les arbres. Une notion très utile pour le calcul de stratégie dans les jeux de poursuite-évasion est la notion de monotonie. Nous définissons une variante monotone du jeu des chasseurs et du lapin, nous permettant entre autres, de prouver que, dans cette variante, le nombre minimum mh(G) de chasseurs diffère d'au plus un de la largeur linéaire du graphe G. Ce résultat a d'importantes conséquences, comme le fait que le calcul de mh(G) est NP-difficile. Nous caractérisons aussi mh(G) pour plusieurs classes de graphes, comme les graphes scindés, les graphes d'intervalles, les arbres et les cographes. Nous étudions la différence entre mh et h dans ces classes de graphes et, en particulier, nous montrons qu'il peut exister une différence arbitrairement grande entre mh et h dans les arbres.