La genèse de l'élision
Auteur / Autrice : | Timothée Premat |
Direction : | Tobias Scheer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Bases, Corpus, Langage (Nice ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Hendrik Marinus Gertrudis Marie Jacobs |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas M. Rainsford, Joaquim Brandao de Carvalho | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hendrik Marinus Gertrudis Marie Jacobs, Céline Guillot-Barbance |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse traite de l'origine de l'élision des voyelles finales atones en ancien français. Elle s'appuie sur des corpus numériques (Nouveau Corpus d'Amsterdam et Base de Français Médiéval), analysés via deux programmes informatiques développés pour l'occasion, Comparalem et le PAM (Programme d'Analyse Métrique). Le premier programme permet la détection semi-automatique des lemmes sujets à des suppressions de -e final, tandis que le second permet l'annotation et l'analyse automatique des propriétés métriques de textes versifiés. L'omission graphique de voyelles finales atones ne concerne que certains monosyllabes fonctionnels, ce qui correspond à la première période de la phonologie médiévale, où le domaine computationnel ne peut contenir qu'un seul mot lexical. En revanche, en métrique, toute voyelle finale atone est élidée au sein d'un hémistiche ou d'un vers, ce qui est cohérent avec la seconde période de la phonologie médiévale, où le domaine computationnel s'élargit et peut contenir plus d'un mot lexical. Nous résolvons cette contradiction entre les données graphiques et les données métriques en avançant que, puisque la métrique n'a pas de constituant plus petit que l'hémistiche, elle n'est pas un témoin fiable de la première phase de la phonologie de l'ancien français, tandis qu'elle révèle au contraire des propriétés qui, dans la seconde phase de l'ancien français, sont cachées sous les habitudes graphiques des scribes, qui continuent à écrire des voyelles pourtant élidées. L'analyse formelle que nous proposons, dans le cadre de la théorie CVCV, parvient à modéliser ces deux états de la phonologie médiévale en utilisant uniquement des outils fondamentaux de la théorie, et démontre qu'il n'est pas nécessaire de postuler une motivation anti-hiatique à l'élision.