Thèse soutenue

Race, culture, communauté : Les Garifunas d'Amérique centrale entre ancrage territorial et déracinement

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Auteur / Autrice : Olivier Cuisset
Direction : Elisabeth Cunin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 13/07/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche Migrations et Société. UMR 8245 (CNRS). UMR 205 (IRD) (Paris et Nice ; 2014-)
Jury : Président / Présidente : Christian Rinaudo
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Prunier, Carlos Agudelo
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Rey, Rina Caceres

Mots clés

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Résumé

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L'histoire garifuna commence avec le marronnage et la résistance indigène sur l'île de Saint-Vincent, et la déportation subséquente d'une partie des survivants de la guerre caraïbe de 1795-1796 vers le Honduras. Les Garifunas forment actuellement une diaspora dont les estimations varient entre cent et quatre-cent mille personnes, réparties principalement entre l'Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras, Nicaragua) et les Etats-Unis (New York, Los Angeles, Houston, Nouvelle-Orléans, etc.). Nous étudions d'abord la manière dont les Garifunas, appelés Caraïbes noirs dans la littérature coloniale et ethnologique, ont été décrits et classifiés par des observateurs externes (chroniqueurs, voyageurs, fonctionnaires). Ceci nous permet d'analyser les catégorisations ethniques/raciales (Noirs, Indiens, Caraïbes), les schèmes de classement et les rapports de pouvoirs (conquête des territoires, exploitation de la main d'œuvre, répartition des populations) dans lesquels elles s'inscrivent. Les systèmes de classification des populations par race/ethnie apparaissent en effet comme l'expression de gouvernementalités qui lient l'origine de différents groupes à des affirmations sur leur place dans une certaine division du travail et du territoire. Cette place et ces classifications évoluent en fonction de divers facteurs (cycles du capital, appropriation et transformation des écosystèmes, migrations de main d'œuvre, circulation des discours et des savoirs), et sont l'objet de contestations de la part des groupes catégorisés. Cette dialectique exo/endo-identification, en tant que lutte symbolique, est située dans un double rapport à l'histoire et au territoire - le statut de peuple indigène, en particulier, étant lié à des droits territoriaux spécifiques. A partir du cas du Honduras, nous étudions les enjeux liés aux affirmations identitaire et aux territoires communautaires : accaparement des terres, revendication d'un statut de territoire ethnique, mobilité salariale et transformations socioéconomiques (expansion de l'agro-industrie, colonisation de front pionnier, prolétarisation et émigration).