Thèse soutenue

Habiter. Interpénétration habitant/habitat et performance énergétique

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Auteur / Autrice : Caroline Lemoine
Direction : Roland RaymondHervé Boileau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 26/01/2023
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale cultures, sociétés, territoires (Chambéry ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en droit Antoine Favre (Chambéry)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Joye
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Giuliani, Monika Woloszyn
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Paquot, Paulette Duarte

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Nous abordons l'habiter comme étant un processus liant l'habitant à son habitat et faisant d'eux des partenaires liés par une interpénétration mutuellement constitutive. L'un et l'autre adviennent donc au gré des situations rencontrées dans un chez soi fait d'intrications et de tensions impensées par les professionnels du bâtiment. Ces derniers se cantonnent en effet à une vision binaire, figée et fonctionnelle du bâtiment, dissociant ainsi les occupants et leurs comportements du logement et l'usage attendu de son système énergétique ; tous ces éléments étant conçus comme se maintenant dans un état fixe, connu et modélisable. La question énergétique n'échappe donc pas à la règle communément partagée et ne peut que trouver une place exogène à la trame de l'habiter tissée par les habitants. Or, nous proposons de repenser cette question énergétique par l'intrication chez soi/dimension énergétique. Ainsi, nous montrons que le chez soi n'est pas statique, mais engagé dans un redimensionnement permanent qui permet à la question énergétique de trouver une dimension endogène à ce redéploiement du chez soi, faisant d'elle une ligne à part entière de la trame de l'habiter. C'est donc parce que les processus de l'habiter se trouvent, en situation, réalimentés et retravaillés par des contingences énergétiques et réciproquement, que la dimension énergétique intervient comme une dimension endogène à l'habiter et qu'elle prend toute sa signification pour l'habitant. Aussi, notre enquête de terrain, réalisée auprès d'habitants rencontrés dans leur chez soi, établit que les habitants sont amenés à subir des gênes, du mal-être corporel, qui les poussent à agir (Ingold 2018) afin de rétablir au mieux et parfois avec les moyens du bord, la situation-problème (Dewey 2006 [1967]). C'est alors en faisant, en manipulant, que les habitants sont amenés à ratiociner (Dewey 2006 [1967]) et à entrer en résonance (Rosa 2018) avec la dimension énergétique. Ceci est d'autant plus visible lors de situations de rénovation, tant et aussi longtemps que cette rénovation est entreprise en réponse à un mal-être ressenti et lorsque l'habitant est amené à rencontrer la dimension énergétique lors de travaux de rénovation qui ne sont pas motivés, au départ, par cette même dimension. Ces situations de rénovation sont si riches pour l'habitant qu'elles deviennent un point de rencontre évident entre la question énergétique et la dimension énergétique.