L'indicible douleur ou le langage du corps et de l'esprit
Auteur / Autrice : | Francis Jaouen |
Direction : | Michael Rinn |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage et didactique des langues |
Date : | Soutenance le 08/12/2023 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues - Bretagne (Rennes ; 2022-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Héritage et Création dans le Texte et l'Image |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Simone Dufief |
Examinateurs / Examinatrices : Michael Rinn, Anne-Simone Dufief, Pauline Bruley, Mohamed Saki | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pauline Bruley, Margareta Kastberg-Sjöblom |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Des personnes, atteintes d’affections chroniques, expriment dans des ouvrages publiés leur expérience personnelle de la maladie. Dans une perspective diachronique, l’étude des mots utilisés contextuellement permet de cerner le champ discursif de l’indicible. En explorant les fonctions du discours, il ressort des récits analysés une prédominance du genre testimonial avoisinant avec une variété de sous-genres. Par la mise en intrigue, les témoins situent l’enjeu qui se profile pour eux, à savoir la guérison, la rémission ou, au pire, la mort. Verbaliser sa propre expérience de la douleur et de la maladie induit un face-à-face avec soi-même, et aussi avec les autres et la société (soignants, proches, tiers). Les discours mettent en scène des actants dont font partie les personnes, les personnages, les objets de soin, avec lesquels il convient d’interagir pour guérir, ou se préparer à mourir. Tout ce monde agit de concert dans un cadre spatio-temporel où la perception du temps recouvre plusieurs notions, se partageant entre celle de l’histoire racontée et celle de l’écriture. Il en ressort des émotions qui peuvent être exprimées par des mots. Ceux-ci, combinés les uns aux autres dans des constructions complexes, constituent le matériau des figures du langage dont les effets sont multiples afin de conférer au discours une tonalité spécifique, où entre ombres et lumières, elles participent à rendre dicible ce qui, a priori, est indicible. La narration de la maladie cherche « des mots pour traverser le chaos » (Le Berre 2020).