Évaluation de la qualité de vie au prisme de l’architecture scolaire et de l’environnement physique. Ressentis des collégiens dans trois types d’établissements scolaires français
Auteur / Autrice : | Lara Plessis |
Direction : | Éric Dugas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation et de la formation |
Date : | Soutenance le 29/11/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire cultures, éducation, sociétés (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Garnier |
Rapporteur / Rapporteuse : Magali Hardouin, Gilles Ferréol |
Résumé
Les sciences sociales ont établi des liens significatifs entre l’aménagement des espaces, la sécurité, les violences, et le bien-être au travail. Ces recherches démontrent que les lieux que nous habitons ou fréquentons ne sont pas de simples décors, mais qu’ils influencent profondément nos comportements (Moser, 2009 ; Fischer, 2011). Dans cette optique, des études récentes se sont intéressées à l’impact de l’architecture sur le bien-être des élèves, la sécurité (Hébert et Dugas, 2017, 2019 ; Hébert, 2019) etc., montrant que les espaces au sein de l’école jouent un rôle central sur la qualité de vie, dont le climat scolaire (Debarbieux, 2012 ; Montoya, 2023). Notre thèse s’inscrit dans la continuité de ces recherches, en particulier celles d’Hébert et Dugas (ibid.). Nous avons cherché à comprendre comment les collégiens perçoivent leur bâtiment scolaire : le trouvent-ils esthétiquement plaisant et agréable à vivre ? Leur évaluation est-elle associée à leur bien-être ? Varie-t-elle en fonction de la typologie architecturale, c’est-à-dire, les collèges récents sont-ils réellement mieux perçus ? Pour répondre à ces questions, nous avons mené une étude, au prisme de la qualité de vie, dans trois types de collèges différents : anciens, contemporains écologiques, et contemporains dont l’architecture est au service de la pédagogie. Notre méthodologie combine des questionnaires auto-administrés auprès des collégiens, des mesures objectives (relevés topographiques), ainsi que des entretiens semi-directifs. Pour répondre à ces questions, nous avons mené une étude, au prisme de la qualité de vie, dans trois types de collèges différents : anciens, contemporains écologiques, et contemporains dont l’architecture est au service de la pédagogie. Notre méthodologie combine des questionnaires auto-administrés auprès des collégiens, des mesures objectives (relevés topographiques), ainsi que des entretiens semi-directifs. Les résultats saillants révèlent que les collégiens ont un avis très positif à l’égard de l’image attribuée aux collèges contemporains, par rapport aux anciens, peu importe le sexe ou l’âge. En revanche, des nuances subsistent en ce qui concerne le bien-être et la qualité de vie au sein de l’établissement, qui ne vont pas forcément en linéarité avec les améliorations de l’apparence du collège. De nombreux facteurs d’influence, tels que la surveillance, l’utilisation des espaces, le confort, les styles d’aménagement etc. ont un impact significatif sur le mode de vie des élèves, redéfinissant les enjeux liés à l’innovation architecturale, mais aussi à l’utilisation effective des lieux. Des différences peuvent survenir entre le projet initial et la réalité, que ce soit en raison des décisions prises par les adultes, telles que la fermeture de certaines toilettes, ou du fait des élèves, qui peuvent utiliser certains endroits de manière détournée comme le CDI en tant qu’espace refuge ou de repos. Notre analyse suggère que certains facteurs d’influence ont amélioré de façon tangible la qualité de vie des élèves, au vu d’un matériel plus fonctionnel, des lieux attrayants esthétiquement, perçus comme propres, lisibles (ce qui présente des avantages d’adaptation pour les 6e) et faciles à surveiller. En revanche, d’autres paramètres semblent mal gérés, agissant par exemple sur la perception de manquer de place, pouvant générer des sentiments d’entassement, alors même que les taux de remplissage sont comparables, les forçant à composer, amenant parfois des conflits, des rapports de force ou des émotions négatives. C’est particulièrement le cas des élèves de 6e dans les établissements contemporains (…).