Proposition de standards d’accréditation nationaux pour l’Enseignement Supérieur au Liban et d'un système de gestion de la performance pour l'Enseignement Supérieur
Auteur / Autrice : | Marianne Haddad-Adaimi |
Direction : | Yves Ducq, Roy Abi Zeid Daou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Automatique, Productique, Signal et Image, Ingénierie cognitique |
Date : | Soutenance le 10/05/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (Talence, Gironde ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de l'intégration du matériau au système (Talence, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Antoine Gédéon |
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdérafi Charki, Lamia Berrah |
Résumé
L’Enseignement Supérieur (ES) occupe une place de plus en plus décisive mondialement, puisque c’est l’éducation tertiaire qui contribue au développement du capital humain, à l’innovation, incite à la productivité et à la croissance économique. En même temps, l’ES devient de plus en plus accessible et international avec l’expansion de l’offre d’un côté et l’accroissement de la mobilité des étudiants et des professeurs d’un autre côté, situation qui ajoute de nombreux défis au secteur. Par conséquent, le nombre et la diversification des Institutions d’ES ont augmenté considérablement afin de répondre à cette demande croissante. Paradoxalement, le taux de chômage mondial a également augmenté. Cette tendance, qualifiée de massification de l’ES a apporté des doutes quant à la performance du secteur et de sa réelle contribution au développement économique et communautaire. Ainsi, l’on se demande si la qualité a accompagné la quantité. Aujourd’hui, il y a un besoin pressant de contrôler la qualité de l’offre de ces Institutions d’ES et un désir de la part des gouvernements, de « responsabiliser » ces Institutions, d’exiger plus de transparence et de rigueur dans leurs activités. La première conséquence de cette nécessité de garantir la qualité de l’ES était la prolifération de nombreuses agences d’accréditation. La seconde était l’adoption progressive de systèmes de gestion de la performance de la part des établissements d’ES qui ont été poussés à établir des mécanismes d'auto-évaluation pour piloter leur performance de façon continue avec une approche autonome de la qualité.Ce contexte pose deux problématiques : 1) Les agences d’accréditation ont développé des standards plus ou moins semblables à travers le monde et certaines agences couvrent plusieurs pays. Comment prétendre évaluer toutes les Institutions de la même manière et selon les mêmes critères alors que l’ES est de plus en plus diversifié, différent d’un pays à l’autre et d’une Institution à l’autre ? Qu'en est-il du cas spécifique de l'ES libanais, entaché d'une série de fraudes, alors qu'il peine à adopter un cadre national d'assurance qualité ? 2) Les systèmes de pilotage et de gestion de la performance utilisés dans le secteur de l’ES sont puisés dans l’industrie. Ce transfert de modèles de l’industrie vers l’ES a été l’objet de nombreuses critiques à cause de l’inadaptation des mesures et des modèles à la nature du secteur. Et pourtant, la revue de la littérature ne montre aucun progrès significatif dans le développement d’un système dédié à l’ES.Compte tenu de ces défis, il était important de proposer un cadre d'accréditation adapté avec des normes d'accréditation spécifiques basées sur le contexte libanais, qui aiderait à maintenir des normes de qualité minimales au sein du système d'ES au Liban. Sur cette base, nous avons proposé comme premier objectif de la thèse, d'étudier les systèmes d'assurance qualité et d'accréditation de cinq pays clés dans le monde afin de déterminer les piliers principaux et communs qui guident l'accréditation dans l'ES au monde avant de proposer des normes d'accréditation pour le Liban en tenant compte du contexte du pays et des caractéristiques de ses institutions. Un second objectif est la nécessité d’établir un système de gestion de la performance adapté à l'ESr, qui permettrait de mesurer au niveau institutionnel, l'évolution et l’impact des actions mises en œuvre dans le cadre d’un travail d'accréditation et/ou de suivre les tentatives d'amélioration continue internes dans le cadre des efforts d'assurance qualité. Pour ce faire, nous avons proposé une méthode innovante basée sur des indicateurs de performance qui permet de mesurer et de piloter la performance globale d'un établissement d'ES à travers différentes dimensions. Ce nouveau système a été appliqué et validé à travers une étude de cas sur un établissement d'ES privé au Liban.