Thèse soutenue

Stimulation bioélectrique à retour objectif

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Auteur / Autrice : Alexia Bailleul
Direction : Sylvie RenaudSerge Bernard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Electronique
Date : Soutenance le 19/04/2023
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (Talence, Gironde ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de l'intégration du matériau au système (Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Dufour Dabadie
Examinateurs / Examinatrices : Aline Cabasson, Gilles Carnac
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Français, Christian Bergaud

Résumé

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Les accidents vasculaires cérébraux et les lésions de la moelle épinière sont les deuxprincipales causes de paralysie. Une récupération complète des fonctions motrices n’estpas possible à l’heure actuelle, mais un rétablissement partiel de ces fonctions peut êtreatteint grâce à la stimulation électrique : cette approche permet déjà une améliorationde la qualité de vie de patients en leur rendant une certaine indépendance.La stimulation électrique consiste à exciter des tissus biologiques à l’aide d’un courantélectrique pour activer une réponse physiologique ou motrice. Plus particulièrement,la stimulation électrique fonctionnelle se concentre sur les troubles neuromusculaires etvise à restaurer la motricité. Cependant, les implants présentent encore des limites quiempêchent leur utilisation chronique. La stimulation électrique ne recrée pas fidèlementle fonctionnement du système neuromusculaire : en particulier, elle ne respecte pasl’ordre de recrutement naturel des fibres musculaires et active d’abord les plus largeset les plus fatigables, aboutissant à une fatigue musculaire prématurée.Actuellement, la majorité des systèmes de stimulation fonctionne en boucle ouverte,c’est-à-dire que les paramètres de stimulation sont pré-programmés et ne s’adaptentpas automatiquement à l’état physiologique des tissus stimulés, soit de leur fatigue. Cetype de fonctionnement non-adaptatif limite l’efficacité du système et son utilisation àlong terme.De ce constat émerge le besoin d’un contrôle en boucle fermée, qui nécessite un retourobjectif permettant d’évaluer l’efficacité de la stimulation et d’ajuster ses paramètresen fonction de la fatigue musculaire. Comme phénomène complexe, multifactoriel etdynamique, la fatigue se traduit par diverses altérations physiologiques, métaboliques,mécaniques et électriques.L’objectif de cette thèse est d’établir un marqueur de la fatigue musculaire induitepar stimulation électrique. Ce marqueur se doit d’être objectif, évaluant l’étatphysiologique des tissus musculaires et l’efficacité de la stimulation. Notre choix s’estporté sur la mesure de bioimpédance, qui évalue les propriétés électriques intrinsèquesdes tissus permettant alors de renseigner sur leur état physiologique. Il s’agit d’unemesure électrique rapide, réalisée par l’intermédiaire d’électrodes, déjà présentes dansles systèmes d’électrostimulation. Afin d’identifier un marqueur de la fatigue musculairepar bioimpédancemétrie, nous avons fait le choix d’utiliser un modèle de musclesquelettique in vitro, pour sa simplicité et rapidité de mise en oeuvre pour réaliser unepreuve de concept. Le manuscrit de thèse détaille nos approches et résultats ayantpermis de :• Développer et caractériser deux modèles in vitro de muscle squelettique, respectivementen 2D (sur microelectrode array) et en 3D (mini-muscle autourde piliers PDMS se rapprochant davantage des conditions in vivo). Dans cettedernière configuration, le dispositif combinant stimulation électrique des tissusmusculaires 3D et la mesure de force de contraction a été validé.• Développer et valider l’instrumentation permettant la stimulation électrique etles mesures de bioimpédance sur ces modèles in vitro.• Réaliser la preuve de concept de mesure de fatigue par bioimpédancemétriedans un contexte in vitro 2D.A travers l’application de divers scénarios de stimulation, nous montrons que notresystème est capable d’induire une activité musculaire sur un modèle in vitro 2D, et quecette activité engendre des variations mesurables de la bioimpédance. Des premièresconclusions sont tirées sur la variation de la bioimpédance en fonction des profils destimulation, en vue de valider la capacité de la bioimpédance à être un marqueur de lafatigue. Les travaux à venir viseront à extrapoler ces résultats au modèle in vitro 3Ddéveloppé dans la thèse.