Thèse soutenue

Les fruist du désert : l'écriture de la nourriture chez Ana Castillo, Sandra Cisneros et Pat Mora

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Auteur / Autrice : Méliné Kasparian-Le Fèvre
Direction : Stéphanie Durrans
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Michel Feith
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Durrans, Frédérique Spill, Corinne Bigot, Nicole Ollier
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Feith, Frédérique Spill

Résumé

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Les études sur la nourriture ou « food studies » sont en plein essor, reflétant l’urgence d’une transformation du système alimentaire global dont les fragilités et les dérives apparaissent de manière de plus en plus criante. L’étude de la nourriture jouit aussi d’une certaine popularité dans le domaine des analyses littéraires, suggérant que les textes littéraires ont toute leur place dans la réflexion sur les enjeux alimentaires. L’analyse des représentations de la nourriture dans les textes des écrivaines contemporaines Ana Castillo, Sandra Cisneros et Pat Mora effectuée dans cette thèse confirme cette idée, en montrant comment ces œuvres éclairent le rôle de l’alimentation dans les rapports de pouvoir et la possibilité de transformer la nourriture en antidote contre cette violence. Si les études sur la nourriture dans la littérature en général et en particulier dans la littérature des minorités se sont beaucoup concentrées sur la question de l’identité, cette thèse défend l’idée que l’écriture de la nourriture proposée par Mora, Cisneros et Castillo n’est pas tant une écriture de l’identité que de la relation, où l’enjeu n’est pas de délimiter des frontières mais de concevoir une éthique de l’interdépendance. À travers des microlectures, des mises en contexte socio-historiques et des emprunts aux études féministes, à la « critical race theory » et à l’écocritique, ce travail explore les multiples relations à l’autre invoquées par la nourriture dans ces textes, qui montrent comment la nourriture participe de relations oppressives tout en suggérant qu’un autre rapport à la nourriture peut au contraire venir réparer les relations et retisser des liens brisés, notamment ceux entre l’humain et la nature. S’attachant à décrire les multiples récits de la nourriture qui se confrontent dans l’espace des textes, l’analyse met en avant la dimension critique, subversive, mais aussi optimiste de leur écriture de la nourriture, qui dessine une voie vers des manières différentes de produire, consommer et penser la nourriture.