L’ange noir de l’apocalypse : la sacralisation de la perversion à travers du langage poétique dans l’oeuvre de Fernando Vallejo
Auteur / Autrice : | Erica Morón |
Direction : | Nuria Rodríguez Lázaro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hispaniques et hispano-américaines |
Date : | Soutenance le 03/07/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : AMERIBER-Amérique latine, Pays ibériques (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Caroline Lepage |
Examinateurs / Examinatrices : Juan Carlos Baeza Soto, Gilles Del Vecchio | |
Rapporteur / Rapporteuse : Juan Carlos Baeza Soto, Gilles Del Vecchio |
Mots clés
Résumé
L'étymologie du mot ''parole'' vient du grec avec la valeur d'approche et de comparaison ; en espagnol il a une valeur linguistique et orale. Différence qui porte en soi la construction du discours, la parole et l'écriture : on n'écrit pas comme on parle. Phrase qui donne vie à l'écriture de Fernando Vallejo. Malgré les nombreuses études sur l’oeuvre de Fernando Vallejo, autour de l'écriture, la mort et le ''je'' narratif, très peu s'intéressent à l'écriture de l'auteur comme relecture, comme parole, en élargissant sa valeur à la notion théologique, où la nouveauté c’est précisément cette comparaison que l'écrivain établit entre ce qui est dit et ce qui est écrit, la réalité et la fiction, le sacré et le profane, et comment la parole est capable d'inverser l'ordre quand : le Verbe se fait chair. Dans cette thèse, nous proposons trois axes principaux pour analyser la présence de la perversion dans l'univers vallejien : l'origine du mal, la recherche de la parole dans l'écriture et l'écriture apocalyptique comme agent exterminateur. En nous appuyant principalement sur des approches linguistiques, herméneutiques et sociologiques, l'analyse de la perversion de l'écriture et des personnages fictifs et historiques est consacrée aux différents effets de la perversion qui touchen à la fois l'écriture et le langage, qui interviennent indirectement dans la construction de l'homme, en introduisant l'impossibilité de se reconnaître dans le parole, ce qui s'inscrit dans un parcours d'incompréhension, d'ignorance et d'anéantissement de la parole et de l'homme. C'est précisément grâce à cette évolution vers l'incompréhension, l'ignorance et l'anéantissement que se crée le dynamisme de la parole sur le discours chez Fernando Vallejo qui, contre toute attente, n'exalte pas l'évolution moderne du langage comme une forme d'évolution de la pensée humaine, mais tout le contraire : comme une forme d'involution de l'homme, de régression et d'obscurantisme à l'égard de tout ce que la parole avait éclairé. Pour Fernando Vallejo, la parole devient une arme de défense et d'attaque, inversant les deux formes du langage, ce qui entraîne une forme de profanation de l'écriture. C'est à partir d'elle qu'il tente d'inverser l'ordre, en créant une écriture « religieuse », relue et reliée à l'écriture première ; lire son œuvre, c'est relire toutes les œuvres, ce qui pourrait permettre une actualisation du mythe, afin de l'empêcher de mourir, et avec lui l'histoire de l'homme