Thèse soutenue

De la relance à la rigueur, de l’alternance à la cohabitation : bilan critique d’un rendez-vous manqué entre François Mitterrand et le peuple de gauche (1981-1986)

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Auteur / Autrice : Victor Lemoine
Direction : Christophe Bouneau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 04/05/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Alexandre Fernandez
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouneau, Laurent Jalabert, Noëlline Castagnez, Gilles Richard
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Jalabert, Noëlline Castagnez

Résumé

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Ce travail de thèse poursuit de multiples objectifs mais répond surtout à une triple ambition. Tout d’abord se pencher sur la politique économique menée par les gouvernements de gauche entre juin 1981 et mars 1986 sous la présidence de François Mitterrand, afin d’en analyser les composantes mais également de mettre en lumière un profond changement des priorités du pouvoir qui débouche sur un bouleversement des traditionnels repères politiques français et sur l’adoption, par la majorité parlementaire, de postulats et de discours qui n’étaient pas les siens lorsqu’elle se trouvait dans l’opposition. Cette réorientation des objectifs économiques prioritaires est connue dans l’opinion sous le vocable de « tournant de la rigueur ». Or, alors même que cette notion fait croire à un virage abrupt et brutal, nous nous proposons, au contraire, de démontrer l’aspect extrêmement progressif de l’instauration de la rigueur au sein des gouvernements de Pierre Mauroy qui demeure à l’hôtel Matignon jusqu’en juillet 1984. Par ailleurs, nous ambitionnons de prouver l’existence d’un tournant intellectuel libéral en France qui précède et accompagne la réorientation des priorités gouvernementales en cherchant à sensibiliser les Français aux questions économiques, à dénoncer les interventions d’un État-providence qui serait devenu tentaculaire tout en diffusant les principales avancées connues par la théorie néolibérale aux États-Unis. À ce propos, nous cherchons à montrer que l’émission Vive la crise ! diffusée sur Antenne 2 le 22 février 1984, constitue un parfait exemple de la pénétration des axiomes néolibéraux dans la société et dans l’intelligentsia française.Enfin, nous voulons, par ce travail, nous intéresser aux effets de la réorientation des objectifs prioritaires du pouvoir à la fois sur la gauche politique mais également sur l’opinion, sur le socialisme à la française ainsi que sur l’économie. À cette fin, nous expliquons l’attitude du PS, principale force politique après les élections législatives de juin 1981, qui paraît rester muet face à la mise en pièces, pourtant chaque jour plus explicite, de sa doctrine par les gouvernements qui se succèdent sans oublier de nous questionner à la fois sur le recul électoral du PCF mais aussi, et surtout, sur la signification de l’adoption de la rigueur par des socialistes qui promettaient pourtant, avant 1981, de renverser la société capitaliste.