Thèse soutenue

Jardin tropical et quête de la biodiversité : transmission, évolution et renouvellement des pratiques et savoirs jardiniers à La Réunion

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Auteur / Autrice : Sébastien Clément
Direction : Serge Briffaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture et paysages
Date : Soutenance le 10/03/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Joliet
Examinateurs / Examinatrices : Serge Briffaud, Laurence Le Du-Blayo, Pascal Nicolas-Le Strat, Michel Watin, Gilles Clément, Cyrille Marlin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Le Du-Blayo, Pascal Nicolas-Le Strat

Mots clés

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Résumé

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À l’heure de la crise écologique globale, cette recherche tente d’éclairer, à travers l’exemple réunionnais, le rôle du jardin et du jardinage dans la production d’une « biodiversité cultivée », au sens où elle est le produit, tout à la fois, d’habitus culturels et de pratiques culturales. Elle apporte ainsi une contribution à une approche culturelle et socio-écologique des transformations environnementales de l’île. La thèse emprunte trois chemins : celui du recueil et de l’analyse d’une vingtaine de récits de jardiniers ; celui d’une enquête sur l’École du jardin planétaire de la Réunion, et celui, plus expérimental, de la création collective d’un jardin, nourrie des aspirations et des savoir-faire de plusieurs dizaines de jardiniers et dans lequel est mesurée, au fil de l’expérience, l’évolution de la biodiversité spécifique. Reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle et ses paysages extraordinaires, l’île de La Réunion témoigne d’un brassage culturel, humain et biologique uniques en son genre. Le jardin dit « créole », ou jardin de kaz, est l’expression de ce brassage. Il a été et demeure ici et là encore, un jardin-monde, aujourd’hui menacé en ses formes anciennes par une transformation profonde des modes d’habiter. La thèse montre néanmoins l’émergence d’un nouveau type de jardiniers, qui reprennent pour partie cet héritage, tout en concevant leurs jardins à partir d’un imaginaire et d’un savoir « écologisé ». La parcelle jardinée est dès lors perçue comme recélant un pouvoir d’agir sur les désordres environnementaux globaux ; le modèle hérité du jardin-monde glissant, sans disparaître, vers celui du « jardin planétaire ». Là s’expérimentent de nouvelles manières de faire, inséparables d’un nouveau rapport aux éléments naturels et au temps, mais aussi d’un désir de partage, de collaboration et de transmission. En démontrant ainsi ce qui se joue, sur le triple plan écologique, social et culturel, dans les jardins de kaz réunionnais, la thèse montre la nécessité de reconsidérer ces espaces auxquels les politiques environnementales et urbaines actuellement menées dans l’île n’accordent que peu d’attention.