Le numérique au cœur de (trans)mutations des écritures et des réalités italiennes
Auteur / Autrice : | Roberto Laghi |
Direction : | Laurent Lombard, Giulio Iacoli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères |
Date : | Soutenance le 30/11/2023 |
Etablissement(s) : | Avignon en cotutelle avec Università degli studi (Parme, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Identité Culturelle, Textes et Théâtralité (Avignon) |
Jury : | Président / Présidente : Davide Luglio |
Examinateurs / Examinatrices : Konstantina Evangelou, Davide Papotti | |
Rapporteur / Rapporteuse : Davide Luglio, Isotta Piazza |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse a pour objet l’étude des transformations que le numérique a apportées aux écritures italiennes contemporaines dans le contexte des bouleversements causés par les technologies informatiques au niveau global. Ces changements sont inextricablement liés à l’écriture, car dans le numérique tout est écrit (sous forme de code informatique) et nombre de découvertes scientifiques récentes, qui changent notre perception et notre compréhension de la réalité, sont dues à l’augmentation de la puissance computationnelle. Notre recherche part d’une analyse du rôle de la technique et de la technologie et s’appuie ensuite sur les outils de la critique culturelle et littéraire. Ces bases théoriques nous permettent d’aborder l’examen des écritures italiennes choisies comme études des cas avec une importante ouverture interdisciplinaire, à l’intérieur du domaine des Humanités Numériques. La thèse s’articule en trois parties. La première s’ouvre sur une analyse philosophique et sociale de la technologie et, en particulier, des technologies numériques, en mettant en évidence les aspects constitutifs (d’abord économiques et politiques) qui influencent les utilisateurs/consommateurs et leurs choix. L’accent est donc porté sur l’écriture comme technologie et sur le devenir de l’écriture en milieu numérique (premier chapitre). Ensuite nous traitons des thèmes plus classiques de la critique culturelle et littéraire pour mettre en lumière, notamment, les changements que le numérique a apportés et apporte dans l’analyse du genre (d’écriture plutôt que littéraire), du réalisme et du rapport de l’écriture à la réalité et, enfin, de la figure de l’auteur (deuxième chapitre). La deuxième partie s’ouvre sur une brève analyse de l’Italie contemporaine (troisième chapitre), à partir du rapport entre alphabétisation - y compris technologique -, populisme, médias et écriture. Cela nous permet d’introduire les écritures que nous présentons comme études de cas. Il s’agit d’écritures de niche, qui ont été choisies pour leur capacité à établir une relation profonde avec la technologie numérique qui les rend possibles. Nous analysons les poèmes de Nuova poesia troll, les expériences littéraires/informatiques de Fabrizio Venerandi, le hip hop multimédia de Uochi Toki et les écritures/performances de Salvatore Iaconesi et d’Oriana Persico (quatrième chapitre). L’analyse de ces écritures italiennes nous amène à découvrir de nouveaux questionnements liés à la relation entre l'écriture humaine et les médias numériques et, donc, à chercher des réponses à ces interrogations. La troisième et dernière partie se concentre d’abord sur les écrits produits par l’« intelligence artificielle » et les usages créatifs que les écrivains en font (cinquième chapitre). Cette réflexion porte sur des thématiques comme la définition d’intelligence (humaine et de la machine) et celle de conscience, toutes deux remises en discussion par les progrès technologiques et scientifiques. Pour identifier des pistes théoriques qui réunissent ces éléments différents, nous incluons dans notre parcours des disciplines telles que les neurosciences et les biotechnologies pour mettre en avant le fait que l’écriture humaine, le code informatique (et l’écriture de l’IA) et l’écriture génétique (notamment CRISPR-Cas9) sont plus proches que nous ne le pensons, à commencer par le fait qu’il s'agit de formes différentes de transfert d’information.