Papes, rois et bâtards : Normes et discours autour de la filiation illégitime (Papauté et royaume de France, XIIIe-XIVe siècles)
Auteur / Autrice : | Romain Chevalier |
Direction : | Guido Castelnuovo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 21/12/2023 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....) |
Jury : | Président / Présidente : Arnaud Fossier |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Avignon, Corinne Leveleux-Teixeira, Sylvie Steinberg | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Mattéoni, Charles de Miramon |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se propose de faire l’analyse de la construction des compétences royales et pontificales en matière de bâtardise, mais aussi de faire l’histoire du discours qui justifie la réhabilitation des enfants illégitimes au travers des actes pontificaux et de ceux du roi de France. Il s’agit d’explorer le décalage entre, d’une part, une réalité normative marquée par un discours dont les effets cumulés sont l’instauration d’une discrimination légale envers les bâtards sans cesse rappelée par le monde social, et, d’autre part, la possibilité de leur réhabilitation. L’objectif est ainsi de remettre en perspective différentes temporalités. Tout d’abord, la temporalité du droit qui puise ses racines dans l’Antiquité et établit une terminologie et un cadre normatif qui s’appliquent aux filiations illégitimes. Ce mouvement de fond connaît une évolution importante à partir du XIIe siècle lorsque les juristes s’approprient le corpus justinien et en exhument des moyens de réhabilitation des bâtards en leur donnant de nouveaux fondements. La temporalité politique connaît des moments d’intensité soudaine autour des règnes de Philippe Auguste et de Philippe le Bel, tout en demeurant marquée par une trame de fond qui fait de la gestion de la bâtardise un point d’achoppement entre l’Église et la royauté. Enfin, la temporalité socio-culturelle maintient la stigmatisation des enfants nés hors mariage mais dans le même temps met en valeur le discours – élaboré dans les actes pontificaux puis repris dans les actes royaux – qui justifie la réhabilitation à titre individuel dès lors que certaines conditions sont respectées.