Médecine et milieu médical à la cour pontificale d’Avignon (1305-1413)
Auteur / Autrice : | Claire Clement |
Direction : | Marilyn Nicoud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 08/12/2023 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....) |
Jury : | Président / Présidente : Guido Castelnuovo |
Examinateurs / Examinatrices : Armand Jamme, Joël Chandelier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Heullant-Donat, Étienne Anheim |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Comment caractériser le milieu médical qui se constitue en Avignon à l’occasion de l’installation des papes dans la cité ? Cette question sous-tend ce travail de thèse, désireux de se placer au plus près des acteurs de cette socialisation médicale. Barbiers, chirurgiens, apothicaires et bien sûr médecins en constituent les protagonistes principaux. Par l’établissement d’une prosopographie sur 324 acteurs de santé avignonnais, l’objectif est ici de replacer ces individus en contexte. L’étude micro-historique de certaines de ces trajectoires donne à voir les ressorts de la constitution de ces praticiens en une profession. Le croisement des sources de la pratique et des productions intellectuelles permet de mettre en relation la médecine savante – celles des traités et des régimes – avec la réalité du marché médical avignonnais. La demande sociale de soins est d’abord celle des pontifes et des cardinaux. S’attacher les services de praticiens universitaires réputés devient alors un symbole de prestige. La présence de ces hommes de soin à la cour nourrit également l’intérêt des autorités politiques pour le bien public. Et l’on tente ici de saisir les circulations entre médecins de ville et médecins curiaux. Souvent opposés, ces deux types de praticiens se retrouvent en réalité sur plus d’un terrain. Tant d’éléments qui laissent poindre la pénétration du domaine médical dans la société, et que l’on peut qualifier de première forme de « médicalisation ». Une fois saisi et caractérisé dans ses pratiques, le milieu médical avignonnais peut être observé face aux événements. Le XIVème siècle est celui de la grande peste et de ses recrudescences qui permettent aux praticiens d’étendre leur domaine d’intervention dans la cité. En cela elles sont de formidables accélératrices d’une professionnalisation de la pratique médicale. Dans l’après-peste la collaboration entre acteurs de santé et autorités se renforce. Le praticien se mue alors en une figure d’autorité, dont l’expertise dépasse le cadre des épidémies. La médecine est alors une opportunité d’intégrer la cour et la domesticité des prélats et du pape. Une élévation sociale recherchée par des acteurs désireux de pratiquer leur art au plus haut niveau, et d’en récolter les bénéfices