Thèse soutenue

L’exercice physique per-dialytique : un rôle cardioprotecteur ?

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Auteur / Autrice : Matthieu Josse
Direction : Philippe ObertClaire Maufrais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Staps
Date : Soutenance le 08/12/2023
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 536 « Sciences et agrosciences » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Pharm-Ecologie Cardiovasculaire (EA 4278) (France ; Avignon)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Nottin
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Cristol, Stéphane Leprêtre
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Canaud, Frédéric Schnell

Résumé

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Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) ont un risque de décès d’origine cardiovasculaire 10 à 30 fois plus élevé que la population saine. L’hémodialyse, essentielle à leur survie, induit en effet des anomalies de contraction segmentaires ventriculaires gauches, certes transitoires mais qui répétées au fil des dialyses contribuent sur le long terme à un remodelage morpho-fonctionnel délétère et à une augmentation du risque d’événements cardiaques majeurs et de mortalité cardiovasculaire. L’exercice physique a été proposé comme une contremesure intéressante, permettant notamment de limiter l’instabilité hémodynamique, facteur clé de l’étiologie des sidérations myocardiques induites de dialyse. Toutefois, très peu d’études sont disponibles quant à ses effets au plan cardiaque et les mécanismes sous-jacents à une éventuelle cardioprotection restent à ce jour très largement inexpliqués. Ces travaux de thèse sont basés sur une évaluation compréhensive et régionalisée de la fonction régionale myocardique à l’aide de l’échocardiographie en mode imagerie de déformation réalisée en cours de dialyse. La première partie de thèse s’est concentrée sur les effets de l’exercice appliqué en aigu. Une première étude a permis de préciser les effets d’un exercice intradialytique sur la biomécanique pariétale ventriculaire gauche. Une seconde a confirmé la réduction du nombre d’anomalies de contraction segmentaire préalablement rapportée dans des études préliminaires exploratoires et a établi que les bénéfices de cet exercice intradialytique étaient principalement obtenus dans la région apicale. Une troisième étude a permis de démontrer une cardioprotection similaire en condition d’exercice intra- et pré-dialytique, permettant d’écarter l’implication de facteurs hémodynamiques dans les mécanismes sous-jacents à la cardioprotection induite par l’exercice. Nos résultats ont permis de suggérer un rôle du préconditionnement cardiaque par l’exercice et ont renforcé l'idée que l'exercice contribue à la préservation de la perfusion myocardique au niveau de la microcirculation, comme en témoigne l’évaluation de la viscosité sanguine. La dernière étude de ces travaux a mis en lumière les bénéfices d'une réhabilitation intradialytique de plusieurs semaines sur la fonction régionale myocardique au décours de la dialyse et sur le remodelage cardiaque pouvant favoriser la perfusion tissulaire. L’ensemble de ces travaux revêt une importance clinique significative et plaide en faveur de la considération de l’exercice physique comme un élément à part entière de la prise en charge thérapeutique du patient hémodialysé.