Étude des mécanismes physiopathologiques à l’origine de l’intolérance à l’exercice des patients porteurs d’une cardiopathie amyloïde à transthyrétine
Auteur / Autrice : | Astrid Monfort-Brafine |
Direction : | Jocelyn Inamo, Rémi Nevière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche clinique, innovation technologique, sante publique |
Date : | Soutenance le 06/10/2023 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Dynamique des environnements dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre ; 2022-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Pathologie cardiovasculaire, toxicité environnementale et envenimations |
Laboratoire : Pathologie Cardiovasculaire, toxicité environnementale et envenimations [UR5_3] | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Alain Cohen-Solal, Vincent Algalarrondo, Marie-France Seronde, Chantal Raherison-Semjen |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Cohen-Solal, Vincent Algalarrondo |
Mots clés
Résumé
Contexte L’intolérance à l’effort est la principale plainte des patients avec insuffisance cardiaque (IC) et des patients avec cardiopathie amyloïde (CA). Les mécanismes qui sous-tendent cette intolérance à l’effort sont complexes impliquant plusieurs systèmes (cardiaque, pulmonaire, musculaire et nerveux). La compréhension de ces mécanismes permettrait d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques permettant l’amélioration de la qualité de vie et de la survie des patients. Objectifs Notre objectif était d’identifier les mécanismes physiopathologiques impliqués dans l’adaptation à l’effort des patients avec cardiopathies amyloïdes à transthyrétine (CATTR). Pour ce faire, nous avons :[1]. Evalué la prévalence et l’impact de l’incompétence chronotrope sur l’adaptation à l’effort des patients avec CATTR. [2]. Etudié le rôle du poumon et de la fonction respiratoire chez les patients avec CATTR.[3]. Evalué leur efficacité ventilatoire. [4]. Analysé la régulation de l’ergoréflexe chez les patients avec CATTR lors d’un exercice statique. Méthodes Notre travail a porté sur des patients suivis au CHU de Martinique avec un diagnostic confirmé de cardiopathie amyloïde à transthyrétine mutée V122I (p.V142I). Ces patients ont bénéficié de plusieurs explorations pour répondre aux objectifs de la thèse et ont été comparés à des sujets sains appariés sur l’âge. Résultats [1] Les patients avec CATTR présentaient des performances à l’effort altérées comparés aux sujets sains avec une VO2 max à 14.4 ± 4.1 vs. 19.5 ± 3.0 mL.kg-1.min-1 et une charge maximale à 65 ± 20 vs. 91 ± 8 watts. Si la réponse chronotrope semblait adaptée avec une accélération équivalente aux sujets témoins et une faible prévalence d’incompétence chronotrope, les patients avec CATTR présentaient une baisse du VES indexé relativement à la VO2 max (49 ± 26% vs. 67 ± 18%). La récupération chronotrope à 1 et 3 min était allongée. [2] Les patients avec CATTR présentaient une captation pulmonaire du traceur Tc99m-HMDP plus importante que les sujets témoins (0.62 (0.55-0.69) vs 0.51 (0.46-0.60); p = 0.014). Cette fixation était associée significativement à une baisse de la capacité pulmonaire totale et du pic de VO2, et à une augmentation de la réactance pulmonaire. [3] Les patients avec inefficacité ventilatoire présentaient une hypertrophie plus marquée, un pic de VO2 plus faible et une récupération chronotrope à 3 min plus longue comparés aux autres patients. En analyse multivariée, seul l’excès de ventilation au seuil anaérobie était associé de manière indépendante à la pente VE/VCO2 (β = 0.127; p = 0.011).[4] Les patients avec CATTR présentaient une augmentation de la sensibilité de l’ergoréflexe pour la ventilation et les résistances vasculaires systémiques comparés aux sujets témoins. La composante ventilatoire du métaboréflexe était corrélée négativement au pic de VO2 (r=-0.62, p=0.015).Conclusion Notre travail confirme l’altération de la capacité aérobie et de la ventilation à l’effort chez les patients avec CATTR comparés à des sujets témoins. Parmi ces mécanismes, on retrouve :Un phénotype restrictif cardiaque responsable d’une absence d’élévation du VES à l’effort malgré une réponse chronotrope semblant adaptée.