Thèse soutenue

La coopération en horticulture : trois expérimentations

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Auteur / Autrice : Ngoc-Thao Noet
Direction : Serge BlondelIsabelle Leroux-Rigamonti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 12/12/2023
Etablissement(s) : Angers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et sciences de gestion - Pays de Loire (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche angevin en économie et management
Jury : Président / Présidente : Radu Vranceanu
Examinateurs / Examinatrices : David Masclet, Caroline Widehem
Rapporteurs / Rapporteuses : Nikolaos Georgantzis, Jean-Louis Rullière

Résumé

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Dans un environnement économique international fortement concurrentiel, la coopération est un déterminant clé pour favoriser la compétitivité. Alors que la France est une puissance agricole majeure, la filière horticole française est vulnérable et subit une très forte concurrence européenne. Malgré des actions publiques et privées significatives pour stimuler les actions collectives, la coopération reste très faible dans la filière, et la capture de la valeur dans la supply chain est déséquilibrée entre les différents acteurs de la filière. S’il existe dans la littérature de nombreuses études sur les caractéristiques et les spécificités horticoles, il en existe très peu sur les caractéristiques comportementales des acteurs de la filière face à la coopération. Cette thèse, composée de trois études empiriques, vise plusieurs objectifs. Le premier est de définir les facteurs expliquant la faible coopération dans la filière horticole. Le deuxième est de caractériser les déterminants pour mettre en lumière les freins et les leviers à mettre en œuvre pour surmonter les obstacles. Enfin, le dernier objectif est de discuter des types d’actions collectives pour permettre aux acteurs de la filière de capturer une part plus importante de la valeur pour promouvoir une coopération pérenne. Nos études sont concentrées sur le cas de l’horticulture en France. Nous utilisons des données d’expériences de terrain qui mobilisent des jeux d’interactions stratégiques dont les choix reflètent des dilemmes sociaux, comme le jeu dilemme du prisonnier où l’intérêt individuel se retrouve confronté à l’intérêt collectif. Le premier chapitre montre l’existence d’un profil type d’horticulteurs à mobiliser pour mettre en place et développer les actions collectives. Mais cette première étude révèle aussi un comportement coopératif entravé par le biais du «meilleure que la moyenne». Les professionnels de la filière se jugent plus coopératifs que les autres, alors qu’en réalité ils ne le sont pas. Notre deuxième expérience les place dans une situation de bien commun dans un contexte de préservation de l’environnement et de la biodiversité. Nous montrons que l’identité de groupe permet dans un premier temps d’augmenter la coopération, tandis que les attitudes envers l’action collective dans le cadre de l’identité de groupe ont des impacts plus durables. Enfin, pour comprendre ce qui pourrait encourager la coopération dans la filière, nous avons conçu une expérience de terrain ayant pour contexte l’innovation ouverte. Nous avons comparé le comportement des professionnels face à la prise de risque et au partage de la valeur. Cette troisième étude permet de comprendre les obstacles à la coopération dans le cadre de l’incertitude des résultats des actions collectives et d’expliquer les motivations pour les surmonter. Nous discutons également des types d’actions collectives pour promouvoir la réciprocité pour une coopération pérenne dans la filière, comme la prise en compte des comportements de free rider dans la réalisation d’action collective. Nous montrons que malgré sa nécessité, la coopération reste faible et que les freins sont essentiellement de type psychologique et que sa prise en compte dans les mises en place des actions collectives publiques et/ou privés augmentent la coopération.