Thèse soutenue

Les mémoires des prisonniers de guerre français du Stalag 325 de Rawa-Ruska (1945-2010)

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Auteur / Autrice : Alexandre Millet
Direction : Yves DenéchèreFabien Théofilakis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 28/09/2023
Etablissement(s) : Angers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Temps, Mondes, Sociétés (2015-...) - Temps- Mondes- Sociétés / TEMOS
Jury : Président / Présidente : Claire Andrieu
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Piketty
Rapporteurs / Rapporteuses : Noëlline Castagnez, Sarah Fishman

Résumé

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La thèse examine la construction des mémoires de la captivité au Stalag 325 dit de représailles entre 1945 et 2010. L’étude consiste tout d'abord à identifier les « entrepreneurs de mémoire » (Michael Pollak, 1993), individuels ou collectifs qui ont perpétué le souvenir de cette captivité située dans le Gouvernement Général de Pologne occupé. L’« Amicale nationale du Stalag disciplinaire 325 ceux de Rawa-Ruska », créée le 3 avril 1945, est à ce titre la figure de proue. Ensuite, il s’agit de déconstruire les stratégies discursives employées par les différents entrepreneurs pour raconter les expériences personnelles ou collectives de cette captivité, en particulier dans le cadre des revendications des titres d’interné et de déporté résistant. La thèse interroge enfin les modalités de transmission au sein des familles d’anciens prisonniers afin d’identifier les facteurs d’appropriation, de désintérêt ou d’abandon du souvenir de la captivité au Stalag 325 chez ses membres. L’étude permet notamment de définir deux « régimes de mémoire » (Johann Michel, 2005 ; François Hartog, 2003) : une première période durant laquelle la figure du "résistant de Rawa-Ruska" est prédominante dans les discours produits entre 1947 et 1960 entrant directement en résonnance avec le mythe résistancialiste. Elle connait son acmé avec l’obtention du titre d’interné résistant pour les anciens du 325 en 1956. La seconde période est caractérisée par l’enjeu principal de reconnaissance du titre de déporté résistant pour les anciens du 325 entre 1960 et 2010. La figure du "déporté de Rawa-Ruska" est légitimée par un discours fondé sur les souffrances des PGF détenus au Stalag 325 et par le réemploi de la mémoire des victimes des déportations allemandes, y compris juives dès 1960-1970 - bien avant « l’ère des témoins » (Annette Wieviorka, 1998) - par d’anciens du 325 revendiquant la posture de « témoin » des exterminations.