Spand, une plante sacrée dans la pensée iranienne, un artisanat menacé de disparition
Auteur / Autrice : | Hoda Hamedi |
Direction : | Thierry Roche, Homa Lessan-Pezechki |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | ARTS : études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 24/03/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études en sciences des arts (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Oliver Bast |
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Roche, Brigitte Derlon, Marie-Luce Gélard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Derlon, Marie-Luce Gélard |
Mots clés
Résumé
Les femmes iraniennes des zones rurales réalisent depuis longtemps une sorte de suspension avec les graines enfilées d'une plante désertique, appelée spand. Le but de cette réalisation est d'éloigner le mauvais œil et de protéger les habitants contre les esprits malins, ou ce qu'on appelle aujourd'hui les énergies négatives. Les artisanes de chaque région donnent au spand des formes et des dimensions différentes et elles ajoutent les matériaux recyclés selon le climat, la végétation et surtout leurs croyances populaires. Peut-être la forme et la décoration de chaque spand avaient-elles dans le passé une signification particulière qui nous échappe aujourd'hui étant donné le caractère ancien et éphémère de cet artisanat. Comme beaucoup d'autres traditions classées parmi les cultures orales, il a été transmis de génération à génération, de mère à fille. Selon les croyances populaires de l'Iran, la pratique de brûler les graines sèches du spand et de disperser sa fumée autour de la tête ou dans l'espace, accompagnée d'incantations ou de prière propre à chaque région éloigne le mauvais œil, pratique considérée aujourd'hui comme superstitieuse mais qui n'est pas sans fondement puisque les graines du spand contiennent une substance utilisée comme antiseptique et désinfectant. Aujourd'hui l'attachement des Iraniens à cette pratique est plus fort que son caractère artisanal, ce qui expliquerait le déclin de cet artisanat et de tout ce qui lui est lié. Cette recherche étudie différents modèles de spand artisanal pour découvrir leur lien possible avec des symboles historiques iraniens. Elle tente également de découvrir les raisons éventuelles du déclin de cet artisanat et propose des solutions pour empêcher le processus de ce déclin. L'une de ces solutions consiste à sensibiliser le public à travers le cinéma documentaire. Ainsi le documentaire 33 graines, en tant qu'instrument parallèle au texte, part à la recherche de quelques artisanes installées aux confins des déserts iraniens, réalisant le spand. Cette étude essaie enfin d'inciter de futurs chercheurs à s'intéresser à cet artisanat rural et à poursuivre cette voie.