L'intention en droit des pratiques anticoncurrentielles
Auteur / Autrice : | Maya-Salomé Garnier |
Direction : | David Bosco |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance le 19/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit économique (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Baptiste Perrier |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Baptiste Perrier, Catherine Prieto, Emmanuelle Claudel, Nicolas Petit | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Prieto, Emmanuelle Claudel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le droit des pratiques anticoncurrentielles semble focalisé, en particulier depuis sa « modernisation » intervenue au tournant du second millénaire, sur les effets économiques des comportements adoptés par les entreprises. L’effet sur la concurrence, le marché ou le bien-être du consommateur serait à la fois un critère de définition et de caractérisation des infractions. Aussi, à première vue, la discipline semble relativement indifférente vis-à-vis du concept d’intention – dont le rôle est couramment soit minimisé, soit rejeté par la doctrine comme par la jurisprudence. À rebours de ces idées reçues, la présente étude a pour objectif de faire jour sur le rôle central, quoiqu’implicite, qu’occupe en réalité l’intention, de lege lata. Pour ce faire, une approche historique du droit de la concurrence, un essai de théorisation générale de l’intention, ainsi que de nombreux raisonnements par analogie avec le droit pénal sont mobilisés. À l’issue de la recherche, un changement de paradigme est suggéré de lege ferenda. Dès lors que « l’approche plus économique » ou « l’approche par les effets » ne sont pas, en pratique, d’une portée aussi importante qu’on ne le croie, il est proposé de cesser d’y recourir, aux fins d’adopter une perspective strictement juridique des règles de concurrence, fondée sur la théorie de l’intention élaborée. S’engager dans cette voie ne bouleverserait pas les solutions jurisprudentielles établies : les propositions formulées s’inscrivent dans leur continuité. Elles offrent cependant la possibilité d’une simplification, aujourd’hui nécessaire, des règles de concurrence, permettraient de faciliter leur adaptation aux enjeux contemporains, et de rendre leur mise en œuvre à la fois plus efficace, plus prévisible et, partant, plus respectueuse des droits fondamentaux des entreprises