Potentiel oxydant : nouvelles perspectives de mesure en ligne et étude du lien avec la composition chimique des particules atmosphériques
Auteur / Autrice : | Julie Camman |
Direction : | Henri Wortham, Gaëlle Uzu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie de l'environnement |
Date : | Soutenance le 19/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences de l'environnement (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire chimie et environnement (LCE) (Marseille ; ....-2007) |
Jury : | Président / Présidente : Jeanne Perrin |
Examinateurs / Examinatrices : Henri Wortham, Gaëlle Uzu, Gilles Forêt, Patrice Coddeville, Didier Voisin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Forêt, Patrice Coddeville |
Mots clés
Résumé
La pollution atmosphérique représente un enjeu majeur de santé publique à l'échelle mondiale. Près de 9 millions de décès prématurés sont imputables à la piètre qualité de l'air que nous respirons. Les particules atmosphériques en suspension, plus précisément les espèces réactives de l’oxygène (ROS) véhiculées ou induites par les PM dans l’appareil respiratoire, sont suspectées d’instaurer un contexte inflammatoire conduisant a fortiori à des pathologies cardio-respiro-vasculaires.Les aérosols atmosphériques présentent une diversité de paramètres physico-chimiques qui dépendent de leurs sources d'émission. Ils sont soumis à des transformations chimiques dans l'atmosphère ainsi qu'à des interactions complexes entre composés chimiques. Actuellement, le principal indicateur en matière de règlementation est la concentration massique des particules qui apparait insuffisant pour caractériser leur toxicité. Aussi, une nouvelle métrique prometteuse vise à intégrer d’autres paramètres tels que la composition chimique, la taille, la solubilité ou encore la bioaccessibilité de ces PM : le Potentiel Oxydant (PO). Il s’emploie à quantifier le stress oxydant que peuvent induire les PM dans un milieu pulmonaire en mesurant les ROS. Différents tests complémentaires (acide ascorbique (AA) et dithiothreitol (DTT) dans cette thèse) mimant les multiples familles d’antioxydants pulmonaires sont employés.La contribution relative des sources de PM au PO devient un nouveau challenge. L’étude de la toxicité de l’aérosol submicronique (PM1) suscite par ailleurs un intérêt car les particules fines qui pénètrent plus profondément dans l’appareil respiratoire sont susceptibles de causer davantage de dégâts. La première partie de ce travail de thèse a déterminé la contribution de ces sources au PO sur la ville de Marseille (France) via un modèle de régression linéaire multiple utilisant des sources de PM préalablement résolues par une technique d’analyse factorielle multivariée (« Positive Matrix Factorization »). La méthode sur filtres traditionnellement employée dans l’analyse du PO a été couplée à des mesures en ligne à haute résolution temporelle de la composition chimique détaillé des PM1, ouvrant de nouvelles perspectives sur l’étude de la variation journalière du PO. Selon que la métrique d’observation considérée est la concentration massique ou le PO, la prédominance des sources est redistribuée et certaines sources, comme le nitrate organique secondaire qui contribue beaucoup à la masse, vont peu contribuer au PO. Les sources de PM1 présentant les PO intrinsèques les plus élevés sur ce site sont respectivement l’industrie et les poussières crustales pour le test à l’AA et le sulfate d’ammonium secondaire, le transport maritime et la combustion de biomasse pour le test au DTT.L’intérêt croissant pour les techniques de mesure en ligne à haute résolution a conduit au développement d’un prototype de mesure in situ du PO. Les deux tests AA et DTT ont été intégrés au dispositif « ROS-Online », dont la deuxième partie de cette thèse présente une étude de faisabilité.Pour terminer, nous avons également exploré l'influence de la photooxydation sur le PO des aérosols de type urbain. Cette investigation s'est réalisée à travers deux approches distinctes : tout d'abord par l’analyse du PO des aérosols organiques secondaires générés à partir d'un précurseur d'origine anthropique au sein d'un tube à écoulement, puis par l'analyse en ligne du PO sur des émissions de véhicules qui ont été vieillies au sein d'une chambre de simulation atmosphérique. Les résultats de ces expériences convergent vers une conclusion significative : l'oxydation des particules entraîne une augmentation notable de leur PO.Cette thèse ouvre la voie à de nouvelles méthodes de mesure en ligne du PO et à une meilleure compréhension des sources de PO qui, couplées à des études épidémiologiques, permettront in fine de faire évoluer la règlementation sur la qualité de l’air.